L’AVIS DE MEDIAFILM

L'Anglais Alex Garland (EX-MACHINA, ANNIHILATION, MEN) tape dans le mille avec ce récit d'anticipation d'une actualité criante, qui met par ailleurs en évidence le rôle périlleux de la presse en temps de guerre. Cela dit le scénario, fondé sur un conflit un peu simpliste et plutôt générique, n'évoque pas directement la réalité politique américaine du moment. Les scènes d'affrontements sont percutantes à souhait et l'ambiance cauchemardesque de guerre civile (camp de déplacés, charniers, attentats-suicides, potences improvisées, etc.) produit l'effet immersif souhaité. À l'inverse, les passages dialogués manquent d'authenticité, en plus d'occasionner quelques baisses de régime. Kirsten Dunst est excellente en photographe désillusionnée, qui voit dans sa protégée, campée par la fougueuse Cailee Spaeny (PRISCILLA), la jeune professionnelle ambitieuse qu'elle a jadis été.

Texte : Louis-Paul Rioux