Mex. 2023. Drame de Lila Aviles avec Naíma Sentíes, Monserrat Marañon, Marisol Gasé. Les membres d'une grande famille de Mexico s'affairent à organiser la fête d'anniversaire du fils prodigue, un peintre mourant alité dans la chambre du fond. Production bergmanienne admirable, filmée à hauteur d'enfant. Mise en scène et tension parfaitement contrôlées. Distribution impeccable. N. Senties prodigieuse. (sortie en salle: 2 février 2024)
Les membres d'une grande famille de Mexico s'affairent à organiser la fête d'anniversaire du fils prodigue, un peintre mourant alité dans la chambre du fond. Production bergmanienne admirable, filmée à hauteur d'enfant. Mise en scène et tension parfaitement contrôlées. Distribution impeccable. N. Senties prodigieuse. (sortie en salle: 2 février 2024)
La mort en attente. La fête qui se prépare. Le tissu familial qui se déchire et se recoud. CRIS ET CHUCHOTEMENTS rencontre FANNY ET ALEXANDRE dans ce prodigieux second long métrage, hautement bergmanien en somme, de la Mexicaine Lila Aviles (THE CHAMBERMAID, inédit au Québec). Tourné dans un ratio d'image 4:3 tel un film de famille, TOTEM nous introduit, à hauteur du regard d'une enfant (prodigieuse Naima Senties au centre d'une distribution impeccable) dans une maisonnée sens dessus-dessous en surcharge émotionnelle. Les plans longs, rapprochés jusqu'à parfois abstraire le sujet dans l'image, induisent chez le spectateur un sentiment d'étouffement. La cinéaste en parfait contrôle du médium fait grimper puis relâcher la tension. Son récit réglé au micron près bondit, par à-coups, du matin jusqu'au soir, dans un collage de scènes montées en jump-cuts. Le dernier plan du film, miroir déformant du tout premier, est stupéfiant de vérité émotionnelle. (Texte rédigé en février 2023, dans le cadre de la 73e Berlinale)
Texte : Martin Bilodeau