Fr. 1952. Aventures de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand, Charles Vanel, Peter Van Eyck. En Amérique centrale, quatre hommes déchus acceptent de convoyer deux camions de nitroglycérine. Forte intensité dramatique. Bonne étude de la relation entre les personnages. Virtuosité technique. Excellents interprètes.
En Amérique centrale, quatre hommes déchus acceptent de convoyer deux camions de nitroglycérine. Forte intensité dramatique. Bonne étude de la relation entre les personnages. Virtuosité technique. Excellents interprètes.
Dans la mise en scène, la plus grande sobriété s'allie à la recherche d'effets plastiques qui ne sont jamais gratuits. L'ampleur du problème posé, soit l'exploitation de l'homme par l'homme, fait du film de Henri-Georges Clouzot un monument noir. De plus, il est peu d'oeuvres aussi dépourvues de prolongements spirituels à moins que cette carence ne prouve, par omission, l'existence d'un Dieu sans qui la vie est absurde. C'est pourquoi un tel spectacle peut apporter beaucoup à des spectateurs ayant un sens critique éprouvé. De même, il peut avilir les faibles et ébranler les nerfs moins solides par son caractère de pessimisme et de matérialisme et par la tension violente qui le caractérise.
Guillemette Odicino - Télérama
(...) avant ce voyage aussi soufflant que bouleversant, Clouzot se paie le luxe d'une introduction d'une heure [dans un] bled putride (...) où croupissent des épaves. (...) Son implacable réalisme noir est dans ce premier enfer, immobile et poisseux, cette prison à ciel ouvert et plombé.
(Texte paru en 2010)
R. Duchesne - Notre Temps
Certaines situations sont (...) un peu forcées: (...) le retour de Mario, zigzaguant sur la route au rythme d'une valse, sent trop la stylisation. Il reste cependant que la réalisation, la distribution, (...) la beauté de la photographie, l'intensité du drame font du SALAIRE DE LA PEUR un film remarquable.
(Texte paru en 1954)
Claude Mauriac - Le Figaro Littéraire
Ces quelques palmiers rachitiques ne font pas illusion. Mais qu'importe la convention du paysage puisque nous avons la vérité des visages: Véra Clouzot, qui déjà semblait nous regarder d'un autre monde; Yves Montand et sa jeunesse finissante; l'admirable Charles Vanel...
(Texte paru en 1966)
Rita Kempley - The Washington Post
[The] quartet that might have walked out of THE TREASURE OF THE SIERRA MADRE, they are a swaggering young Frenchman (Montand), an old Parisian con artist (Vanel), an Italian with lung disease (Lulli) and a steely German pilot (van Eyck). (...) it is an expertly directed, personally felt film.
(Texte paru en 1991)
Auteur inconnu - Le Film Français
L'une des plus grandes réussites de la production française, cette tragique histoire de quatre déclassés, adaptée du roman de Georges Arnaud, a donné lieu à une réalisation de Clouzot étonnante d'authenticité, notamment dans la randonnée mortelle des deux camions où l'angoisse atteint son maximum.
(Texte paru en 1953)
Vincent Canby - The New York Times
After the scene-and-character-setting sequences that open the film, the last 90 minutes are devoted to this perilous journey, one of the most remarkable examples of nonstop movie wizardry ever seen. The threat of violence is so constant that fear becomes almost serene, until the violence erupts.
(Texte paru en 1991)
Gilles Marcotte - Le Devoir
La menace de la mort, toujours présente, donne au combat de ces quatre hommes une intensité bouleversante, bien au-delà des frissons du thriller. Clouzot a réussi là un des plus grands morceaux de cinéma de sa carrière.
(Texte paru en 1954)
Jeff Menell - The Hollywood Reporter
Besides being cool, Montand heats up the screen as a man who becomes obsessed with this mission. Plus, there is a gracefulness to everything he does. THE WAGES OF FEAR is a perfect combinaison of suspense and humor, of drama and melodrama. It is powerful moviemaking at its finest.
(Texte paru en 1991)
Antoine Claude - Le Foyer
Et ce visage de Vanel qui laisse percevoir chacun des réflexes d'un homme qui a peur, qui veut fuir et qui cherche à lire sur les traits de son copain pour l'amener à revenir en arrière. Dans LE SALAIRE DE LA PEUR, Vanel est exceptionnellement bon.
(Texte paru en 1955)
Pierre-Jean Guyo - La Croix
LE SALAIRE DE LA PEUR est un film dur, brutal, sans concession. Tendu à l'extrême, comme les nerfs de ses héros. Un drame de l'angoisse et de l'argent, de la misère et du désespoir. L'un des plus cruels aspects de la condition humaine.
(Texte paru en 1953)
Michel Brûlé - Le Devoir
Autant l'image était nuancée dans LE CORBEAU, faite de gris et de foncé, autant dans LE SALAIRE DE LA PEUR, elle est violente et durement contrastée, blanche et noire. Si les images du SALAIRE sont brutales, elles gardent tout de même une humanité intrinsèque qu'on ne retrouverait pas chez Bunuel.
(Texte paru en 1959)