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R.M.N.

Roum. 2022. Drame social de Cristian Mungiu avec Marin Grigore, Judith State, Macrina Barladeanu. L'embauche de trois travailleurs sri-lankais par une usine d'un village roumain provoque un mouvement de révolte. Réflexion métaphorique forte et complexe sur la xénophobie et la désillusion nationale. Réalisation experte. Performance subtile et prenante de J. State. (sortie en salle: 5 mai 2023)

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R.M.N. (R.M.N.)

Roum. 2022. Drame social de Cristian Mungiu avec Marin Grigore, Judith State, Macrina Barladeanu.

L'embauche de trois travailleurs sri-lankais par une usine d'un village roumain provoque un mouvement de révolte. Réflexion métaphorique forte et complexe sur la xénophobie et la désillusion nationale. Réalisation experte. Performance subtile et prenante de J. State. (sortie en salle: 5 mai 2023)

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Employé dans un abattoir en Allemagne, Matthias revient d'urgence dans son village transylvanien, en apprenant que son jeune fils ne parle plus depuis qu'il a aperçu quelque chose de terrifiant dans le bois sur le chemin de son école. Mathias est fraîchement accueilli par sa femme Ana, qui lui reproche d'avoir brisé leur couple en devenant l'amant de Csilla, gérante de la boulangerie industrielle locale. Celle-ci jongle par ailleurs avec une pénurie de main-d'oeuvre, la plupart des hommes étant partis à l'étranger. En accord avec la propriétaire de l'usine, Csilla fait venir trois travailleurs sri-Lankais, grâce à une subvention de l'Union européenne. Or, cette décision provoque un mouvement de révolte dans la bourgade déjà mixte, avec des locuteurs roumains, hongrois et allemands. Comptant plusieurs amis parmi les contestataires, Matthias hésite à prendre parti. Au grand dam de sa maîtresse.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec R.M.N. (abréviation de "imagerie par résonance magnétique" en roumain), Cristian Mungiu formule une réflexion métaphorique forte et complexe sur la xénophobie et la désillusion dans son pays natal. Promesses non tenues des autorités européennes, militantisme écologique dommageable pour l'économie locale, travailleurs exilés exploités et méprisés, conflits linguistiques larvés, voilà autant de sujets traités avec lucidité et pessimisme par un cinéaste en pleine possession de ses moyens. En écho à la mémorable scène de repas de son 4 MOIS, TROIS SEMAINES ET DEUX JOURS (Palme d'or à Cannes en 2008), Mungiu orchestre une assemblée contradictoire houleuse avec le même procédé de plan-séquence fixe, accentuant l'effet délétère d'un discours de rejet nourri des pires préjugés. La performance subtile et prenante de Judith State dans le rôle de Csilla emporte la mise. (Texte rédigé en mai 2022, dans le cadre du Festival de Cannes)

Texte : Louis-Paul Rioux

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