L’AVIS DE MEDIAFILM

Plutôt que de jeter un regard cynique sur les déboires de Youngstown, qualifiée par Amber de ville-baromètre de la situation économique et politique des États-Unis, Alexandra Sicotte-Lévesque (À JAMAIS POUR TOUJOURS) met en lumière l’espoir que portent ses personnages dans leur combat. Si l’on a déjà vu maintes histoires de villes en déclin, GREYLAND se distingue par sa manière de représenter de façon sensible l’ampleur des luttes citoyennes qui visent à sauver ce qui reste. Le documentaire évite d’ailleurs le piège du sensationnalisme, tandis que des maisons abandonnées se transforment en scènes de crimes et qu’une importante fraction de la population, désabusée, s'est rangée derrière Donald Trump lors de la présidentielle de 2016. On aurait seulement souhaité que la cinéaste rehausse davantage ses sujets par une mise en scène moins convenue, et qui, bien qu’efficace, est plus proche d’un produit télévisuel que cinématographique.

Texte : Olivier Du Ruisseau