L’AVIS DE MEDIAFILM

Le 8e long métrage de Jason Reitman s'ouvre sur un plan-séquence montrant en action une meute de journalistes attendant devant un hôtel l'annonce des résultats des primaires de 1984. La scène ultra mobile, mais très vintage par son contenu, a été tournée au moyen d'un appareil de prises de vue qui n'existait pas à l'époque: le drone. Le même décalage s'observe dans le propos, alors que l'épisode vieux de 30 ans au coeur du film nous est raconté d'un point de vue résolument post #metoo, avec ce que cela implique de dialogues connotés et de clins d'oeil au spectateur contemporain. Le réalisateur de JUNO et TULLY remonte ainsi à l'origine du néopuritanisme américain, en montrant un grand tribun tombé pour des actes très semblables à ceux qui avaient fait la (bonne) réputation de John F. Kennedy 25 ans plus tôt. Verbeuse, surchargée, la démonstration s'avère néanmoins convaincante, propulsée par une distribution cinq étoiles dominée par Hugh Jackman et Vera Farmiga.

Texte : Martin Bilodeau