L’AVIS DE MEDIAFILM

La manière hautement supérieure qu'a Ridley Scott d'appliquer une recette suffit-elle à justifier le manque d'imagination du scénario d'ALIEN COVENANT? La question se pose. Dépouillée de ses épatants artifices stylistiques et de sa cartographie sophistiquée, la planète inhospitalière qui sert de théâtre à la majeure partie de l'action fait penser aux maisons coupe-gorge des séries B, infiltrées de la cave au grenier par des adolescents mal avisés. L'analogie s'impose d'autant plus qu'à l'époque de sa naissance, ALIEN avait, à sa manière, cristallisé la mode du "slasher". La roue a tourné, le temps a passé. À 79 ans, Scott n'invente plus. Il applique, planifie, affiche son ambition: créer une nouvelle anthologie "alienesque" dont ce film serait le premier volet officiel et PROMETHEUS, le prologue implicite. Michael Fassbender domine la distribution, suivi de près par l'excellente Katherine Waterston en neo-Ripley. Les autres interprètes défendent des personnages interchangeables, occis suivant la procédure au cours d'un spectacle gore fabriqué en usine, sans réel temps mort mais chiche en temps forts.

Texte : Martin Bilodeau