L'avis de Mediafilm

Dans LA COUR DE BABEL, Julie Bertuccelli (DEPUIS QU'OTAR EST PARTI, L'ARBRE) retraçait le parcours complexe d'êtres affectés par des problèmes de communication. Elle poursuit dans la même veine avec ce portrait d'une autiste, mais surtout d'une artiste à part entière. En parallèle, DERNIÈRES NOUVELLES DU COSMOS rend hommage à Véronique Truffert, qui est parvenue à libérer la parole de sa fille avec une détermination qui force l'admiration. Ses témoignages fournissent quelques repères et explications factuels, mais le film s'appuie surtout sur la profondeur sidérante des réparties de Babouillec. Dommage toutefois que Bertuccelli, tout à son émerveillement, n'en ait pas tiré une oeuvre plus audacieuse sur le plan formel. Reconnaissons cependant que son regard, dénué de misérabilisme, sait garder intacts les mystères insoupçonnables de l'univers de la poétesse, balayant au passage quelques idées préconçues sur sa condition, encore mal comprise de nos jours.

Charles-Henri Ramond