Can. 2015. Drame de moeurs de Yves Christian Fournier avec Salim Kechiouche, Julie Djiezion, Jade-Mariuka Robitaille. Dans un quartier multiethnique de Montréal, les destins croisés de divers individus qui rêvent d'émancipation. Peinture de milieu sincère mais inaboutie. Personnages mal dessinés. Réalisation en conflit avec le sujet. Bons interprètes dans des partitions limitées. (sortie en salle: 10 avril 2015)
Dans un quartier multiethnique de Montréal, les destins croisés de divers individus qui rêvent d'émancipation. Peinture de milieu sincère mais inaboutie. Personnages mal dessinés. Réalisation en conflit avec le sujet. Bons interprètes dans des partitions limitées. (sortie en salle: 10 avril 2015)
Le point de vue flou et l'absence de suspense empêchent cette peinture de milieu de crépiter et de rugir. Les partis pris - intrigue minimaliste, décors naturels, foyer dramatique fractionné - sont pourtant courageux. Mais l'exécution sent la souffrance, le labeur et, à un certain degré, le malentendu. En effet, entre le fond et la forme, Yves Christian Fournier (TOUT EST PARFAIT) a privilégié cette dernière. Ses ralentis et mouvements d'appareil sophistiqués rappellent davantage le travail d'un réalisateur publicitaire que celui d'un auteur naturaliste. Par dessus tout, ce sont les manquements du scénario, trop large et pas assez profond, qui empêchent le film (monté avec habileté par l'excellent Mathieu Bouchard Malo - NUIT # 1, MARÉCAGES, FÉLIX ET MEIRA) d'atteindre son plein potentiel. L'intrigue manque de leviers dramatiques et les personnages, une fois présentés, cessent d'évoluer. Si bien que l'entêtement de Dickens, qui veut joindre le gang de son frère, n'est jamais compréhensible. Bien que limités par leurs partitions, les interprètes se donnent sans compter.
Texte : Martin Bilodeau
Marc-André Lussier - La Presse
L'intention est louable. (...) Mais (...) NOIR (NWA) n'est guère convaincant sur le plan narratif. Pendant une bonne partie du film, le spectateur se demandera même où il est. Et avec qui. (...) Les images, sombres et délavées (signées Jessica Lee-Gagné), accentuent aussi l'effet d'opacité.
Yves Christian Fournier - Le Journal de Montréal
"Je me suis souvent demandé pourquoi on a des gangs de rue au Québec. On n’est pas dans le Bronx, à Los Angeles. (...) Les réalités de ces jeunes sont les mêmes que dans les grandes villes américaines. Ils n’ont pas de repères familiaux et les gangs de rue deviennent leurs familles."
Brendan Kelly - The Gazette
(...) the narrative itself is too episodic, too scattered, and features too many disparate storylines to be fully satisfying. Before we have a chance to find out more about a character, the film veers off in another direction.
Jérôme Delgado - Séquences
Il y a du Spike Lee dans ce portrait cru et expansif du Harlem montréalais. S’il n’atteint pas les couleurs engagées et lapidaires du cinéaste newyorkais, le réalisateur québécois donne néanmoins l’impression d’avoir réussi à s’immiscer parmi la population comme s’il était chez lui.
Odile Tremblay - Le Devoir
Le scénario (...) s’égare à travers la multiplicité des personnages. On cherche en vain une ligne dramatique solide. Il manque de comédiens noirs au Québec. (...) pour [les] premiers rôles, des nouveaux venus, choisis par un casting sauvage, sautent dans l’arène sans filet [et] paraissent bien amateurs.