Arg. 2013. Drame de Lucia Puenzo avec Alex Brendemuhl, Florencia Bado, Natalia Oreiro. En 1960, dans une auberge en Patagonie, un médecin qui cache son passé nazi emploie des traitements expérimentaux sur la propriétaire enceinte et la cadette en retard de croissance. Scénario explorant avec doigté l'eugénisme, les tourments de l'adolescence et le passé peu glorieux de l'Argentine. Mise en scène délicate. Interprètes convaincants. (sortie en salle: 9 mai 2014)
En 1960, dans une auberge en Patagonie, un médecin qui cache son passé nazi emploie des traitements expérimentaux sur la propriétaire enceinte et la cadette en retard de croissance. Scénario explorant avec doigté l'eugénisme, les tourments de l'adolescence et le passé peu glorieux de l'Argentine. Mise en scène délicate. Interprètes convaincants. (sortie en salle: 9 mai 2014)
On sait peu de choses sur le passage de Josef Mengele en Patagonie. Ce qui laisse le champ libre à Lucia Puenzo (le troublant XXY) d'imaginer, à travers cette adaptation de son roman "Wakolda", la rencontre avec cette famille, qui lui permet de développer avec doigté le thème de l'eugénisme. Toute la démarche de Puenzo est d'ailleurs empreinte d'une grande délicatesse, la réalisatrice n'abordant jamais de manière frontale le sombre passé de son pays comme terre d'accueil des fugitifs nazis. Cette approche nuancée lui permet aussi d'explorer les tourments de l'adolescence, en tissant une relation ambiguë entre sa jeune héroïne et celui qu'on surnommait l'Ange de la mort, très bien campé par le Catalan Alex Brendemuhl. Au milieu de paysages montagneux à couper le souffle, Puenzo compose une atmosphère à la fois angoissante et mélancolique, idyllique et inquiétante.
Texte : André Lavoie
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Jamais Lucia Puenzo ne sombre dans le cru ou l'abject, ni même dans le drame à outrance. Pas plus [qu'elle] ne tombe dans le suspense, l'identité de Joseph Mengele n'est connue qu'à la fin, mais le spectateur n'ignore rien de ses desseins.
Peter Debruge - Variety
[Unlike APT PUPIL], (...) WAKOLDA doesn’t exploit the perverse allure of Nazism so much as use it as a shorthand for the ultimate evil. (...) The characters are alarmingly slow on the uptake, which gives the thriller a small measure of tension.
André Lavoie - Le Devoir
On devine (...) ce que [Del Toro] aurait fait avec pareil sujet. (...) Puenzo flirte (...) avec les effets plus subtils du thriller psychologique, créant une suite d’ambiances angoissées et filmant à distance dessins et objets [évocateurs].
Sandrine Marques - Le Monde
Au sein d'une chronique, racontée sur un mode classique et magnifiée par de superbes paysages, joliment cadrés, Lucia Puenzo installe une atmosphère de film fantastique. C'est particulièrement flagrant lorsqu'elle filme la maison.
T’Cha Dunlevy - The Gazette
Though she started as a novelist, Puenzo shows great cinematic instincts with this second feature. (...) Her camera lingers on Lilith (...) in the doctor’s presence, allowing us to feel the creepiness of his gaze, without words.
Hubert Lizé - Le Parisien
Malgré des ficelles un peu épaisses, ce drame argentin, tourné dans des décors magnifiques, raconte à la manière d'un thriller historique la traque aux criminels nazis réfugiés en Amérique du Sud. Et, en l'occurrence, un certain Josef Mengele.