Can. 2012. Documentaire de Sylvain L'Espérance . À Bamako, au Mali, quatre expatriés rêvant d'une vie meilleure se racontent à travers des témoignages ainsi qu'un spectacle exprimant leurs états d'âme. Reportage reposant sur la force de la parole. Éloquents et émouvants parallèles entre textes récités et témoignages personnels. Caméra attentive. Propos parfois répétitifs. (sortie en salle: 29 mars 2013)
À Bamako, au Mali, quatre expatriés rêvant d'une vie meilleure se racontent à travers des témoignages ainsi qu'un spectacle exprimant leurs états d'âme. Reportage reposant sur la force de la parole. Éloquents et émouvants parallèles entre textes récités et témoignages personnels. Caméra attentive. Propos parfois répétitifs. (sortie en salle: 29 mars 2013)
Perpétuant l'héritage légué par les pères du cinéma direct, Sylvain L'Espérance livre un reportage fondé sur la force de la parole. En effet, dans ce troisième volet de sa trilogie malienne, le cinéaste délaisse les grands espaces et le rythme contemplatif d'UN FLEUVE HUMAIN et d'INTÉRIEURS DU DELTA pour un huis clos habité par le verbe des intervenants, à l'aise devant une caméra qui les scrute de près. D'où une succession de témoignages personnels et de textes récités qui offrent d'éloquents et émouvants parallèles avec le sort de ces laissés-pour-compte largués entre deux lieux, deux vies, deux destins. Certes, ce procédé ne va pas sans quelques redites ou artifices. Par contre, certaines trouvailles rachètent amplement ces maladresses, comme ce long plan d'un des exilés répétant inlassablement sa chorégraphie de boxeur dans l'obscurité, symbole implacable d'une lutte contre un adversaire invisible et plus grand que soi.
Texte : Jean Beaulieu
Claire Valade - Séquences
L'Espérance capte leur résilience de déracinés sans jamais la provoquer. Ce sont des survivants et, en cela, ils sont frères et soeurs des protagonistes de la plupart des films du cinéaste. Ce qui les différencie est ce théâtre et cette poésie qu'ils utilisent pour mieux dénoncer et résister.