Arg. 2011. Drame policier de Santiago Amigorena avec Marie-Josée Croze, Ignacio Rogers, Benz Antoine. À la suite de l'assassinat de son mari et de son jeune fils, une policière canadienne se rend en Argentine dans le but de confronter le coupable. Concept connu renouvelé par une approche sobre. Traitement solennel misant sur le non-dit. Quelques invraisemblances. Réalisation expressive. Jeu solide de M.-J. Croze. (sortie en salle: 20 avril 2012)
À la suite de l'assassinat de son mari et de son jeune fils, une policière canadienne se rend en Argentine dans le but de confronter le coupable. Concept connu renouvelé par une approche sobre. Traitement solennel misant sur le non-dit. Quelques invraisemblances. Réalisation expressive. Jeu solide de M.-J. Croze. (sortie en salle: 20 avril 2012)
Le concept de l'époux partant sur le sentier de la guerre à la suite du meurtre de son enfant et de sa conjointe n'est pas neuf (DEATH WISH, DEATH SENTENCE). Étonnamment, l'originalité du film de Santiago Amigorena (A FEW DAYS IN SEPTEMBER) tient moins à l'inversion des rôles qu'à son traitement anti-spectaculaire, axé sur le non-dit, qui accentue le caractère solennel de la quête initiatique et psychologique de l'héroïne. Les scènes de violence, en particulier, sont traitées de manière expéditive et réaliste. Quelques invraisemblances pointent ça et là, mais l'ensemble dégage une telle retenue qu'elles ont peu d'incidence. Amigorena privilégie une caméra expressive, nerveuse et en proximité au début de la traque, puis de plus en plus lente et distante à mesure que la protagoniste retrouve un certain calme intérieur. L'interprétation solide de Marie-Josée Croze contribue grandement à la réussite de l'entreprise.
Texte : François Lévesque
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
Les paysages ont beau être somptueux, l'action tourne vite en rond. Un récit égocentrique où l'héroïne trouve peut-être son compte, pas le spectateur.
Manon Dumais - Voir
(...) cette coproduction franco-canado-argento-brésilienne présente bien peu d’intérêt. Ponctué de stations dans des endroits pittoresques, ANOTHER SILENCE repose sur un scénario plutôt chétif sur l’autovengeance et propose une réflexion négligeable sur le pardon et la résilience.
Julien Welter - L'Express
Amigorena préfère s'épancher sur les tourments de son héroïne (...) plutôt que de travailler le polar. On tombe très vite dans les travers habituels du cinéma d'auteur quand il prend le genre par le bout des doigts: beaucoup d'afféteries, peu d'intérêt.
Boyd van Hoeij - Variety
(...) a rigorous attention to quotidian and pragmatic details makes what on paper might sound like an exciting chase feel both more real and, inadvertently, more boring. (...) Music is sparingly used, which further adds a verite edge.
Frédéric Strauss - Télérama
[Marie] a tout l'air d'un fantôme errant. Face à elle, les gens sont trop habitués au désespoir ou trop occupés à sauver leur peau. Dans ce décalage, Santiago Amigorena trouve une matière fertile, inédite. Et la piste fragile d'une humanité commune.
Olivier de Bruyn - Le Point
(...) la mise en scène, elliptique et maîtrisée, tire le meilleur parti des décors urbains du Canada, puis des zones désertiques d'Argentine (...). Dommage que le scénario, pas toujours crédible, gâche parfois (...) l'intensité de ce film de genre singulier et souvent captivant.
Isabelle Régnier - Le Monde
Ce qui compte pour le cinéaste est moins l'enquête que ce portrait d'une femme brisée (...) qui, au fil de ce voyage vengeur (...), va cheminer vers le pardon. La trame psychologique a beau être trop maigre, elle occupe, à grand renfort de clichés scénaristiques, tout l'espace de la fiction.