Fr. 2011. Comédie dramatique de Roman Polanski avec Jodie Foster, John C. Reilly, Kate Winslet. Un préadolescent ayant blessé un camarade d'école, les parents des deux garçons se rencontrent à la maison de l'agressé pour régler la situation à l'amiable. Transposition américaine assez réussie d'une pièce à succès de Yasmina Reza. Dialogues assassins. Scénario un peu artificiel et mécanique. Mise en scène précise et fluide. Distribution quatre étoiles. (sortie en salle: 6 janvier 2012)
Un préadolescent ayant blessé un camarade d'école, les parents des deux garçons se rencontrent à la maison de l'agressé pour régler la situation à l'amiable. Transposition américaine assez réussie d'une pièce à succès de Yasmina Reza. Dialogues assassins. Scénario un peu artificiel et mécanique. Mise en scène précise et fluide. Distribution quatre étoiles. (sortie en salle: 6 janvier 2012)
Ferré en huis clos étouffants (RÉPULSION, THE PIANIST) et en adaptations théâtrales anxiogènes (MACBETH, DEATH AND THE MAIDEN), Roman Polanski met en scène avec précision et fluidité cette transposition new-yorkaise de la pièce à succès "Le Dieu du Carnage". Respectant l'unité de lieu, de temps et d'action de l'oeuvre de Yasmina Reza, qui se déroulait initialement à Paris, Polanski signe une comédie de moeurs vitriolique, aux dialogues assassins, qui rappelle L'ANGE EXTERMINATEUR de Luis Bunuel, WHO'S AFRAID OF VIRGINIA WOOLF de Mike Nichols et, dans une moindre mesure, IN A BETTER WORLD de Suzanne Bier. Laquelle traçait également un parallèle entre les violences en Afrique noire et celles dans les cours d'écoles en Occident. Cela dit, cette exploration désespérante de la nature foncièrement animale de l'être humain sous son vernis de bienséance apparaît ici un peu artificielle et mécanique. Et au sein de la distribution quatre étoiles, Jodie Foster manque parfois de subtilité en intellectuelle bien-pensante aux tendances hystériques, dont le mariage avec un commerçant mal dégrossi - savoureux John C. Reilly - se révèle du reste peu crédible.
Texte : Louis-Paul Rioux
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Il faudra beaucoup de talent à Polanski, mais (...) il n'en manque pas, pour tenir le rythme, la fluidité et la montée dramatique de cette longue scène d'intérieur durant laquelle les quatre protagonistes ne cessent d'être en présence. Il s'est entouré pour ce faire d'un quatuor aux petits oignons.
Philippe Lançon - Libération
Polanski déplace [la pièce] à Brooklyn (...): ça lui permet de régler ses comptes avec le politiquement correct qui sévit là-bas (...). Pendant une heure vingt, le cinéaste s’amuse des mentalités qui l’ont persécuté. Le jeu de massacre est sobrement filmé. C’est bien, c’est sarcastique, c’est suffisant.
Stéphanie Belpèche - Le Journal du dimanche
(...) Polanski adapte au cinéma la pièce de théâtre de Yasmina Reza. (...) [Il] s’est entouré de quatre acteurs exceptionnels, poussés dans leurs retranchements, qu’il filme souvent en gros plan. Bien que les caméras soient statiques, cette comédie caustique ne manque pas de rythme. Un jouissif exercice de style.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro
La caméra de Polanski maîtrise habilement les figures du huis clos, faux départs, incidents explosifs, renversements d'alliance, passant d'un détail expressif à des effets spectaculaires. Cela reste du théâtre filmé, mais bien filmé, et enlevé par un quatuor d'excellents acteurs.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
Coécrit avec Yasmina Reza (...), ce film offre à Roman Polanski de déployer son talent diabolique, à l’intérieur d’un huis clos, jouant avec dextérité de l’unité de lieu, de temps et d’action. (...) Pour cet exercice de virtuosité, (...) Polanski a su trouver une distribution idéale, un quarteron de comédiens impeccables.