Fr. 2010. Documentaire de Patricio Guzman . Dans le désert d'Atacama, au Chili, un observatoire très prisé par les astronomes côtoie les vestiges d'un camp d'emprisonnement du régime de Pinochet. Oeuvre singulière empreinte de grâce et d'humanité. Récit porté par des préoccupations historiques, politiques et esthétiques. Réalisation évocatrice. Montage raffiné. (sortie en salle: 6 mai 2011)
Dans le désert d'Atacama, au Chili, un observatoire très prisé par les astronomes côtoie les vestiges d'un camp d'emprisonnement du régime de Pinochet. Oeuvre singulière empreinte de grâce et d'humanité. Récit porté par des préoccupations historiques, politiques et esthétiques. Réalisation évocatrice. Montage raffiné. (sortie en salle: 6 mai 2011)
Méditation sur la mémoire de la terre, des cieux et des gens, ce film singulier, qui conjugue préoccupations historiques, politiques et esthétiques, envoûte dès les premières séquences. Un commentaire poétique - plus qu'une narration proprement dite - accompagne tout du long des images sensibles et d'une rare beauté, assemblées au moyen d'un montage raffiné usant souvent d'effets de transparence et de fondus enchaînés évocateurs. Une musique aux accents quasi liturgiques confère à l'ensemble un surcroît de solennité tout en invitant au recueillement face au dénombrement silencieux des morts. Évitant le défilé des têtes parlantes, Patricio Guzman (LA BATAILLE DU CHILI) filme ses intervenants sur le terrain et dans l'action. Leurs témoignages tour à tour éclairants et bouleversants, jumelés à l'approche impressionniste privilégiée, contribuent à la réussite de cette oeuvre inclassable empreinte de grâce et d'humanité.
Texte : François Lévesque
Julien Welter - L'Express
Avec douceur et sensibilité, le réalisateur est allé à la rencontre de ceux qui ont la tête dans les étoiles et qui n'ont jamais vécu cette terrible époque, et de celles qui ont les pieds sur terre et qui ne peuvent plus oublier ces années noires. Ensemble, ils parlent de la mémoire, de sa force et des plaies qu'elle empêche de se refermer.
Juliette Bénabent - Télérama
Avec très peu d'images d'archives, le cinéaste approfondit son sujet avec un astronome, un archéologue et un ancien prisonnier politique (...). Il filme, surtout, des femmes, mères, épouses, soeurs de disparus, dont la quête (...) le bouleverse. (...) À sa manière, à la fois intellectuelle, poétique et politique, Patricio Guzmán leur rend, à elles et à leurs disparus, un magnifique hommage.
René Solis - Libération
Le calme du film et la beauté de ses images fonctionnent (...) comme un antidote au déferlement d’émotion. NOSTALGIE... permet (...) aussi de mieux comprendre un événement récent: le sauvetage des mineurs de San José (...). Comme si derrière cette histoire de vivants arrachés des entrailles de la terre (...) affleurait la mauvaise conscience pour tous les morts sans sépulture.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
(...) le désert d'Atacama est devenu pour le Chili un nouvel eldorado. (...) Les caméras s'y sont agglutinées et Hollywood s'est dit intéressé par le sujet (...). Dans son très émouvant documentaire, NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE, Patricio Guzman nous montre un autre désert, bien différent, un désert des étoiles, mais aussi de la honte.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
(...) [Patricio Guzman] signe aujourd'hui avec NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE un film totalement inattendu, qui contourne le genre [le documentaire] pour mieux le mener vers des sommets de poésie. Ce film n'est pas seulement le chef-d'oeuvre de Guzman, il est un des plus beaux essais cinématographiques qu'on a vus depuis longtemps.