Fr. 2009. Drame biographique de Jan Kounen avec Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova. En 1920, la styliste Coco Chanel entame une liaison passionnée avec le compositeur russe en exil Igor Stravinsky. Adaptation impressionniste et nuancée d'un roman de Chris Greenhalgh. Incursion passionnante dans la vie de deux géants du XXe siècle. Essoufflement au dernier tiers. Réalisation fignolée. Interprétation irréprochable. (sortie en salle: 23 avril 2010)
En 1920, la styliste Coco Chanel entame une liaison passionnée avec le compositeur russe en exil Igor Stravinsky. Adaptation impressionniste et nuancée d'un roman de Chris Greenhalgh. Incursion passionnante dans la vie de deux géants du XXe siècle. Essoufflement au dernier tiers. Réalisation fignolée. Interprétation irréprochable. (sortie en salle: 23 avril 2010)
Jan Kounen (les extravagants DOBERMANN et 99 FRANCS) surprend agréablement avec cette adaptation nuancée du roman "Coco & Igor" de Chris Greenhalgh, dont l'action débute grosso modo là où se terminait celle du COCO AVANT CHANEL d'Anne Fontaine. Il s'agit en effet d'une passionnante incursion dans la vie de deux figures marquantes du XXe siècle, dont la liaison avérée semblait exclure tout sentiment amoureux. La mise en scène impressionniste, sensuelle, s'appuie sur une reconstitution d'époque fignolée, aux intérieurs art-déco impressionnants, tandis que la recréation de la première du "Sacre du printemps" constitue un véritable morceau de bravoure. Cependant, le film perd un peu de sa force de fascination au dernier tiers, malgré une interprétation irréprochable. Ex-égérie de la maison Chanel, Anna Mouglalis confère grâce et décontraction à sa composition de la styliste non conformiste, tandis que le Danois Madds Mikkelsen est convaincant dans la peau du dur et hautain compositeur russe. Mais dans le rôle de l'épouse cocufiée de ce dernier, la sensible et subtile Elena Morozova leur vole souvent la vedette.
Texte : Louis-Paul Rioux
Marc-André Lussier - La Presse
L'élégance, la distance, le mystère, la voix: l'égérie de la marque Chanel se glisse dans la peau de la fondatrice de la Maison avec une grâce infinie. Et se révèle troublante à souhait. Ni meilleur, ni pire que COCO AVANT CHANEL, [le film] soutient (...) l'intérêt grâce (...) à la présence de ses interprètes.
Odile Tremblay - Le Devoir
Les acteurs sont plus beaux que leurs modèles originaux, apportant une grâce au pas de deux amoureux, à défaut de véracité. Le décor de la villa, les robes Chanel portées avec pure élégance par Anna Mouglalis, (...) la musique contribuent au faste de l'ambiance.
Cédric Bélanger - Le Journal de Montréal
(...) le film de Kounen [est] un drame romantique conventionnel, ne se démarquant de l'étiquette hollywoodienne que par sa dimension historique.
Natalia Wysocka - 24 Heures
Si Anna Mouglalis a la classe qu'il faut pour incarner CC, Mads Mikkelsen semble un peu trop effacé dans la peau du Stravinsky déchiré entre amour et haine. Bien que moins éclatée qu'on aurait pu s'y attendre, la réalisation de Jan Kounen se révèle très soignée.
Manon Dumais - Voir
Hormis quelques scènes charnelles, rien ne nous fait croire que ces deux génies se sont consumés d'amour l'un pour l'autre. Ce n'est qu'à la toute fin, (...) que Jan Kounen laisse voir qu'il aurait pu signer un grand film plutôt qu'une belle suite de tableaux d'époque.
Norbert Creutz - Le Temps
(...) au-delà d'un certain luxe ostentatoire du décor, au-delà de l'élégance Chanel et du tumulte stravinskien, l'essentiel est ici suggéré plutôt qu'affirmé. (...) De l'autre côté, la passion charnelle n'est pas éludée. Ni la création par Chanel de son fameux parfum No 5.
Nicole Métral - Ciné-Feuilles
Les images, superbes, reflètent avec talent l'esthétique d'une époque marquée par le cubisme, dont s'inspira celle qui dépouilla la mode de ses falbalas, fréquenta Picasso (...) et imposa une silhouette souple et androgyne dans le monde de la mode.
Jérémie Couston - Télérama
La passion charnelle favorise la création, semble nous dire Kounen. Comme le champignon mexicain pour BLUEBERRY ou la cocaïne pour les pubards de 99 FRANCS. L'idée est présentée avec suffisamment de fièvre pour qu'on se laisse séduire.
Jean Roy - L'Humanité
Un film en costumes sur de beaux personnages, ce n'est jamais déplaisant, surtout avec le Sacre en boucle dans la bande-son. Ce n'est pas pour autant du Numéro 5.
Isabelle Régnier - Le Monde
En choisissant Anna Mouglalis, égérie de la marque Chanel, pour jouer Coco, Jan Kounen a joué la carte du glamour certifié. Pour autant, le duo qu'elle forme avec Mads Mikkelsen manque de chair, et d'esprit, et l'on peine à s'intéresser (...) à leur histoire.