It. 2006. Chronique de Emanuele Crialese avec Vincenzo Amato, Charlotte Gainsbourg, Aurora Quattrocci. Au début du XXe siècle, sur le bateau qui l'emmène en Amérique avec les siens, un paysan sicilien fait la connaissance d'une énigmatique passagère anglaise. Méditation poétique teintée d'ironie sur l'appartenance culturelle et le rêve américain. Intrigue elliptique, patiente, un brin monotone. Éclats surréalistes parfois maladroits. Réalisation soignée. Jeu convaincant de V. Amato et C. Gainsbourg. (sortie en salle: 8 juin 2007)
Au début du XXe siècle, sur le bateau qui l'emmène en Amérique avec les siens, un paysan sicilien fait la connaissance d'une énigmatique passagère anglaise. Méditation poétique teintée d'ironie sur l'appartenance culturelle et le rêve américain. Intrigue elliptique, patiente, un brin monotone. Éclats surréalistes parfois maladroits. Réalisation soignée. Jeu convaincant de V. Amato et C. Gainsbourg. (sortie en salle: 8 juin 2007)
L'italien Emanuele Crialese (RESPIRO) s'avance en territoire poétique avec cette fable soignée dont la première partie, campée dans la Sicile aride, tient quasiment du conte biblique. En revanche, la seconde, consacrée à la traversée de l'Atlantique, davantage suggérée que montrée, a quelque chose d'un défilé en costumes d'époque. L'effet de distanciation est bien entendu volontaire, et nourrit une méditation teintée d'ironie sur l'appartenance culturelle et le rêve américain. Parfois maladroitement amenées, les images surréalistes surgies de l'imaginaire du protagoniste principal, qui illustrent sa perception du Nouveau Monde, sont à saisir tels des clins d'oeil à Magritte et à Bunuel. Ces références ne déparent pas une intrigue sentimentale elliptique et patiente, quoiqu'un brin monotone et peu engageante par moments. Cela dit, Vincenzo Amato et Charlotte Gainsbourg forment un duo dépareillé touchant et crédible.
Texte : Martin Bilodeau
Norbert Creutz - Le Temps
En trois temps, qui correspondent à autant de décors, Emmanuele Crialese développe un cinéma hautement pictural, qui privilégie les tableaux vivants plutôt que la dramaturgie, la psychologie ou un quelconque message. Un cinéma résolument anti-télévisuel, à la fois réaliste et visionnaire, qui semble puiser son inspiration dans le néoréalisme d'après-guerre mais aussi dans son affranchissement fellinien.
Jean Roy - L'Humanité
Pas à pas, Emanuele Crialese nous décrit leur migration, le trajet vers la côte où un navire les attend (...), la vie périlleuse à bord, dans des conditions de promiscuité extrême, l’arrivée enfin à Ellis Island (...). Nous reconnaissons là l’apport du néoréalisme, mais version épique en couleurs et grand écran. L’auteur a particulièrement soigné la composition, ses plans, ceux de groupes en particulier (...).
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
L’aspect historique, notamment de la quarantaine sur Ellis Island, nourri de recherches dans les archives, est très intéressant et minutieusement reconstitué. On voit à l’oeuvre un scientisme proche de l’eugénisme (...). À côté de cela, le film souffre d’un maniérisme qui détonne dans ce contexte. Mais Vincenzo Amato et Charlotte Gainsbourg sont attachants, et le cinéaste réussit quelques beaux portraits de paysans.
Xavier Leherpeur - Télé Ciné Obs
Avec un sens particulièrement inspiré de la composition picturale et un lyrisme subjuguant, l'auteur de RESPIRO signe ici une fresque magnifique. Où la beauté de la mise en scène s'apprécie d'autant plus qu'elle sert un hommage universel et intemporel à tous ceux qui, pour tenter de survivre, abandonnent leurs racines et leur histoire. Un thème plus que jamais d`actualité.
Frédéric Strauss - Télérama
Nourri par un travail de recherche historique qu’on devine aussi minutieux que passionné, THE GOLDEN DOOR est le film d’un passeur: Crialese fait le lien entre Ancien et Nouveau mondes, et mêle avec bonheur classicisme et modernité, idées de mise en scène tantôt sages, tantôt audacieuses, comme cette tempête en mer qui prend la forme d’une chorégraphie de corps chahutés.