É.-U. 2006. Drame de moeurs de Craig Brewer avec Samuel L. Jackson, Christina Ricci, Justin Timberlake. Un ancien bluesman, catholique dévot, recueille sur sa ferme une jeune nymphomane blessée et entreprend de la guérir de ses vices par des moyens radicaux. Récit de rédemption au symbolisme parfois insistant. Réalisation vigoureuse. Trame musicale riche. Jeu troublant et impudique de C. Ricci. (sortie en salle: 2 mars 2007)
Un ancien bluesman, catholique dévot, recueille sur sa ferme une jeune nymphomane blessée et entreprend de la guérir de ses vices par des moyens radicaux. Récit de rédemption au symbolisme parfois insistant. Réalisation vigoureuse. Trame musicale riche. Jeu troublant et impudique de C. Ricci. (sortie en salle: 2 mars 2007)
Craig Brewer pousse encore plus loin les thèmes qu'il abordait dans son premier long métrage, le percutant HUSTLE AND FLOW. À commencer par la sexualité et la musique, qu'il explore à travers la rencontre rédemptrice de deux mélomanes désespérés que tout semblait séparer. Bien qu'il pêche parfois par excès de symbolisme chrétien, Brewer décrit avec force, et un désir manifeste de provocation, la déchéance d'une femme rongée par ses démons. Il a trouvé en Christina Ricci l'interprète idéale. Physiquement transformée, celle-ci se livre à la caméra sans pudeur, et repousse ses propres limites. Le film, porté par une mise en scène vigoureuse, des personnages excessifs et une trame musicale envoûtante, est à la hauteur de son tour de force.
Texte : André Lavoie
Mark Slutsky - Mirror
Kevin Laforest - Voir
BLACK SNAKE MOAN, qui tire son titre d'une chanson de Blind Lemon Jefferson, est la plus récente réalisation de Craig Brewer. Comme dans son film précédent, HUSTLE & FLOW, Brewer accorde une grande attention aux ambiances et aux textures, nous faisant pratiquement sentir la sueur, la fumée de cigarette et la gnôle. On retrouve aussi sa capacité remarquable à utiliser la musique, les personnages parvenant à s'exprimer le mieux lorsqu'ils retrouvent leur voix et chantent le rap (comme Terrence Howard dans HUSTLE & FLOW) ou le blues (comme le fait admirablement Jackson ici). La simple idée d'un Noir qui enchaîne une petite Blanche à son radiateur en choquera certainement certains et Brewer s'amuse bien à courtiser la controverse avec certaines scènes; mais au final, les excès de BLACK SNAKE MOAN s'avèrent justifiés, réfléchis et ressentis.
David Edelstein - New York Magazine
Todd McCarthy - Variety
Kirk Honeycutt - The Hollywood Reporter