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Bamako

Fr. 2006. Drame social de Abderrahmane Sissako avec Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra. Dans la cour d'un immeuble, un tribunal est appelé à juger des effets néfastes des politiques de la Banque Mondiale et du FMI sur la société africaine. Récit pamphlétaire et éclaté sur les conséquences de la mondialisation. Dialogues riches mais parfois didactiques. Mise en scène ludique. Interprétation dans le ton voulu. (sortie en salle: 30 mars 2007)

Général
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Bamako (Bamako)

Général Général

Fr. 2006. Drame social de Abderrahmane Sissako avec Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra.

Dans la cour d'un immeuble, un tribunal est appelé à juger des effets néfastes des politiques de la Banque Mondiale et du FMI sur la société africaine. Récit pamphlétaire et éclaté sur les conséquences de la mondialisation. Dialogues riches mais parfois didactiques. Mise en scène ludique. Interprétation dans le ton voulu. (sortie en salle: 30 mars 2007)

Genre :
Année :
Durée :
Réalisation :
Scénario :
Photographie :
Montage :
Pays :
Distributeur :
Alliance Vivafilm
Récompenses
Un tribunal extraordinaire a pris place dans la cour intérieure d'un immeuble à logements de Bamako, capitale du Mali. Des représentants de la société civile accusent des institutions tels la Banque mondiale et le Fonds monétaire international d'être responsables des tragédies sociales et économiques qui ravagent l'Afrique. En périphérie du procès, la vie suit son cours. La chanteuse de bar Melé, résidente de l'immeuble, songe à quitter Chaka, son époux chômeur, alors que leur enfant est gravement malade. Au fur et à mesure que l'issue du procès approche, les protagonistes livrent de vibrants plaidoyers.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Les politiques des institutions internationales nuisent-elles à l'Afrique? Le cinéaste malien Abderrahmane Sissako (EN ATTENDANT LE BONHEUR) en est convaincu et livre, en guise d'argumentaire, une fiction pamphlétaire sur les effets néfastes des actions de la Banque Mondiale et du FMI dans son pays, ainsi que sur les dérives de la mondialisation en général. Au caractère solennel du tribunal, il oppose l'agitation des habitants du quartier et pimente même le récit d'éléments parodiques. Cependant, le réquisitoire, souvent riche en informations pertinentes et mis en scène de façon ludique, souffre parfois d'une certaine lourdeur didactique. Les scènes de la vie quotidienne, croquées sur le vif, donnent un visage humain aux situations dramatiques évoquées dans des témoignages aux styles fort différents: enflammé, chantant, ou carrément muet. Plusieurs acteurs non professionnels ajoutent à l'authenticité de ce cri du coeur d'un continent trop souvent oublié.

Texte : André Lavoie

Revue de presse

The Trial Against International Monetary Fund and World Bank

A strong candidate for African film of the year, THE COURT (aka BAMAKO) brilliantly rises to the challenge of presenting a serious discussion of globalization, African debt and the World Bank in a lively, entertaining feature film. Rather miraculously, pic succeeds in painlessly educating its viewers about global politics and economics while it describes contemporary Africa with freshness and clarity. Talented Mauritanian director Abderrahmane Sissako (LIFE ON EARTH, WAITING FOR HAPPINESS) hits a high note with this warm winner, which only asks audiences to insert their brains before buying a ticket. With very careful handling, it should be distributable to niches.
Bamako Abderrahmane Sissako

Dans la Gueule du lion

A-t-on déjà vu une gazelle dévorer un lion? D’ailleurs, le réalisateur malien Abderrahmane Sissako (…) ne s’y attardera pas dans BAMAKO. L’important, c’est de lever le voile sur les agissements des institutions financières internationales. Sur le taux usurier de la dette et la supercherie de son annulation. Sur les «ajustements structurels» qui ont décapité le service public. Sur un peuple qui n’a cessé, pendant ce temps, de s’appauvrir. Le constat est sans appel. L’Afrique «a nourri de sa chair meurtrie» le développement du monde occidental. Et ce, depuis l’arrivée des premiers colons européens. Légitime et instructif, le plaidoyer s’avère malheureusement trop partial. S’il y a des prédateurs parmi les Occidentaux, il y en a aussi parmi les Africains. Et il en est à peine question. Sissako essaie bien de rétablir (un peu) l’équilibre dans une truculente scène de western spaghetti, mais cela ne suffit pas. Le bourreau reste le maudit Blanc. Mais lorsque l’on n’a qu’un bout de bois pour se défendre contre un bazooka, le parti pris devient une arme acceptable. D’autant que Sissako ponctue son  discours de magnifiques scènes de vie, propres à rappeler la persévérance et la beauté d’un continent oublié.

Bamako Abderrahmane Sissako

Malians vs. the IMF

Not since Godard’s middle-period collages has there been such a flagrant conflation of agitprop, cinematic tricksterism and proletarian realism. Yet BAMAKO is in no way a throwback to earlier political filmmaking, but a fresh take on a contemporary subject of much urgency. The film offers no big-picture explanation of the situation that’s provoked the trial, so a quick refresher course on contemporary global economics is strongly recommended for anyone going in blind, lest they be overwhelmed by the detail that verbally circulates throughout the ramshackle court. With its dense and politicized content, unconventional approach to storytelling, and almost provocatively slow pacing, BAMAKO is certainly not for everyone. But cinephiles interested in diversity and novelty will be sated, and activist cinema can claim a rare poetic voice.

Bamako Abderrahmane Sissako

La Vérité du monde dans une cour de Bamako

Le cinéaste Abderrahmane Sissako a imaginé de mettre en scène le procès que la société africaine intenterait aux institutions financières internationales, FMI et Banque mondiale. Pour filer cette métaphore cinématographique, il a convoqué juges en hermine et vrais avocats, comédiens et témoins authentiques, victimes des plans d’ajustement structurel qui ruinent leur pays. Cheminots « déflatés », « compressés » de la fonction publique, paysans réduits à la misère se voient ainsi restituer leur parole vraie, condamnant la fable de peuples ignorants des causes de leurs maux. La sociologue Aminata Traoré, l’économiste Georges Keita dressent, parmi d’autres, un implacable réquisitoire, filmé comme un documentaire. (...) Afin que l’attention du spectateur puisse mieux s’attacher aux arguments du procès, Abderrahmane Sissako l’en éloigne ainsi à quelques reprises, l’une consistant en la reconstitution de l’horrible parcours d’exil qu’ont accompli des immigrés et dont un rescapé véritable a dessiné le récit à la barre. Si le didactisme du film est entièrement assumé, rien de ce qui entoure le procès n’est univoque, le cinéaste démultipliant sens et émotions pour que s’entende mieux un réquisitoire dont les données, pour n’être pas nouvelles, prennent ici une forme révolutionnaire.
Bamako Abderrahmane Sissako

Au Procès du FMI

Tourné en vidéo et en plans fixes qui en accentuent le cérémoniel, le procès fait appel à de vrais juges et de vrais avocats qui ont été libres de construire leur propos. Ils en sont d'autant plus sincères et crédibles. Ils ont le temps de leur démonstration et leur image n'est pas déchiquetée par la multiplication des plans, ce qui leur permet de convaincre. De temps en temps, des images tournées en film viennent enrichir plus qu'illustrer le propos. Celles des émigrés rejetés dans le désert ne sont pas le copier-coller du récit de celui qui est à la barre des témoins: en quelques plans plus mobilisateurs qu'accablants, Sissako résume la scandaleuse inhumanité du traitement de l'émigration. Ici, plus besoin de mots : tandis que résonne le beau chant mélancolique d'Oumou Sangaré, la teinture des femmes rejette une eau rougie et le tissu obtenu envahit l'écran.
Bamako Abderrahmane Sissako

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