Aust. 2006. Drame psychologique de Murali K. Thalluri avec Teresa Palmer, Joel Mackenzie, Marni Spillane. Au cours d'une journée dans une école secondaire, les destins croisés de six élèves en crise. Portrait brutal et sans concession des tourments de l'adolescence. Propension au misérabilisme, compensée par une certaine finesse psychologique. Traitement rigoureux inspiré du classique «Elephant». Réalisation fluide et soignée, malgré des moyens rudime (sortie en salle: 27 avril 2007)
Au cours d'une journée dans une école secondaire, les destins croisés de six élèves en crise. Portrait brutal et sans concession des tourments de l'adolescence. Propension au misérabilisme, compensée par une certaine finesse psychologique. Traitement rigoureux inspiré du classique «Elephant». Réalisation fluide et soignée, malgré des moyens rudime (sortie en salle: 27 avril 2007)
ELEPHANT a fait des petits, mais jusqu'ici aucune oeuvre n'a autant ressemblé à la figure imposée de Gus Van Sant que 2:37. Et pour cause: l'action du film de l'Australien Murali K. Thalluri est campée dans un «high-school», se déroule sur moins d'une journée et fait se chevaucher les destins des personnages jusqu'au dénouement fatal. De cet hommage d'un bon élève au maître découle une oeuvre émouvante, aboutie, mais d'une portée modeste. De fait, la virtuosité de la réalisation, fluide et soignée en dépit de moyens financiers rudimentaires, surclasse parfois l'humilité de ce portrait brutal et sans concession des tourments de l'adolescence (obsession de la performance, dictature des apparences, identité sexuelle refoulée, persécution, etc.). En outre, on reprochera au cinéaste de 20 ans une légère propension au misérabilisme, compensée toutefois par une certaine finesse dans les détails psychologiques. Ceux-ci sont mis en évidence dans les témoignages à la caméra des protagonistes, campés par de jeunes acteurs solides et crédibles.
Texte : Martin Bilodeau
Julien Nève - Les Fiches du Cinéma
Thalluri a de toute évidence vu et revu ÉLÉPHANT jusqu'à l'overdose (...). Mais sans crier au génie (2H37 reste un film modeste), Thalluri semble faire partie de ces auteurs qui dès leur premier coup d'essai, parviennent à s'affranchir de leur fétiche avec une habileté déconcertante (...). Essentiellement tirée de ses expériences personnelles, la narration est limpide, la mise en scène adroite, et surtout, en dépit de quelques caricatures, les portraits sont justes.
Ray Bennett - The Hollywood Reporter
The focus is on seven youngsters of various types (...). Their stories are revealed in well-staged scenes interspersed with one-off interviews as each student tells about life in school from his or her perspective. The sense that one of them has committed suicide grows through the film as each one's problems are revealed. Thalluri was 20 years old when he made the picture and being not long out of high school has perhaps helped him craft such an absorbing drama. (...) The buzz of school life can easily obscure alienation and loneliness,
the film observes, and if its depiction is a little too pat, it's nonetheless worthwhile.
Justin Chang - Variety
You get six troubled-teen movies for the price of one in 2H37, a queasy exploitation picture masquerading as a serious dramatic treatment of teen suicide from Australian writer-helmer Murali K. Thalluri. Artful narrative strategy, clever chronological games and narrow focus on a cluster of high school students over the course of 24 hours will remind some of Gus Van Sant's ELEPHANT, but the uneasy blend of insight and calculation teeters over into offensiveness long before the end is near.
Antoine Rochat - Ciné-Feuilles
Avec un talent certain et beaucoup d'intelligence dans l'art de suivre les trajectoires des sept protagonistes, le cinéaste parvient à susciter l'attention, puis la réflexion des spectateurs. Dans ce premier film - étrange et réussi - Murali K. Thalluri, qui n'a que 22 ans, fait preuve d'une grande maturité et d'une étonnante connaissance de la psychologie de l'adolescence. Un cinéaste doué dont on reparlera sans doute.
Vincent Ostria - L'Humanité
Rien ne laisse deviner les difficultés liées à la production de cette première oeuvre maîtrisée d’un Australien de vingt ans. Tournée en grande partie dans un lycée, elle met en scène six personnages dont les trajectoires se croisent, aboutissant à un drame sanglant. Souvent tourné au steadycam dans les longs couloirs de l’établissement, ce film a un air de déjà-vu. On pense tout de suite à ÉLÉPHANT. (...) Dans 2 H 37, l’action est régulièrement entrecoupée par les confessions des protagonistes en noir et blanc. Malgré une mise en scène sensible, la barque du pathos est trop chargée.
Dominique Borde - Le Figaro Scope
Avec une sobriété documentaire, le réalisateur Murali K. Thalluri tente de cerner le malaise adolescent dans une mosaïque de portraits croisés. Tandis que le suspense se prolonge pendant toute la durée du film. (...) Inévitablement, on pense à ÉLÉPHANT de Gus Van Sant, sa façon de suivre et d’accompagner les individus pris au milieu d’un groupe. D’expliquer les uns pour mieux comprendre la cohérence de l’autre. Du plus ordinaire au plus complexe, le malaise plane, c’est une crise existentielle qui a mal défini ses limites. Et toute la force et la vérité du film consiste à les observer simplement à la manière d’un document-fiction prenant, en circulant dans un collège comme un quidam indiscret et curieux.