Can. 2005. Comédie dramatique de Ruba Nadda avec Arsinée Khanjian, Shawn Doyle, Fadia Nadda. À Toronto, une femme d'origine syrienne tente de cacher à sa famille très conservatrice son idylle avec un Canadien non-musulman. Observations judicieuses sur la culture des immigrants de confession musulmane. Ton léger et romantique. Réalisation sobre. Interprétation vivante.
À Toronto, une femme d'origine syrienne tente de cacher à sa famille très conservatrice son idylle avec un Canadien non-musulman. Observations judicieuses sur la culture des immigrants de confession musulmane. Ton léger et romantique. Réalisation sobre. Interprétation vivante.
D'origine syrienne, ayant grandi au Canada et vécu quelques années au Moyen-Orient, la réalisatrice Ruba Nadda connaît bien les réalités sociales, religieuses et culturelles du monde arabo-mulsuman. Afin de contrecarrer certains préjugés, elle opte pour l'humour, la fantaisie, voire la romance à l'eau de rose, dans sa description des rapports d'une famille d'immigrants syriens établis à Toronto. Visiblement autobiographique et nourri d'observations savoureuses sur les rites qui ponctuent la vie de cette communauté, SABAH est surtout centré sur la figure de cette femme célibataire dans la quarantaine, prisonnière des conventions et des responsabilités familiales. Son apprentissage de l'émancipation se révèle plutôt rapide, et malgré quelques crises, se conclut sur un ton proprement euphorique. Ce caractère expéditif s'explique sans doute par la maigreur des moyens de production du film, compensée toutefois par l'énergie débordante de ses interprètes, à commencer par Arsinée Khanjian, à la fois pétillante et émouvante dans la peau de cette femme en quête d'amour et de reconnaissance sociale. Elle est entourée de partenaires qui ne craignent pas de se prêter au jeu de la caricature amusante, question de modifier certaines perceptions négatives autour de l'islam et du monde arabe.
Texte : André Lavoie