Fr. 2005. Drame psychologique de Danis Tanovic avec Emmanuelle Béart, Karin Viard, Marie Gillain. Marquées par le suicide de leur père, trois soeurs en viennent à se rapprocher lorsqu'un homme fait une terrible révélation à l'une d'elles. Scénario chargé inspiré d'une idée de Krzysztof Kieslowski. Développements laborieux. Réalisation maniérée. Interprètes convaincues.
Marquées par le suicide de leur père, trois soeurs en viennent à se rapprocher lorsqu'un homme fait une terrible révélation à l'une d'elles. Scénario chargé inspiré d'une idée de Krzysztof Kieslowski. Développements laborieux. Réalisation maniérée. Interprètes convaincues.
Dans NO MAN'S LAND, Danis Tanovic racontait la guerre dans les tranchées avec un humour caustique et gracieux. En plongeant dans la psyché féminine, le cinéaste bosniaque n'a pas eu la main aussi heureuse. De fait, sa réalisation maniérée est ponctuée de métaphores superflues (dont un oisillon poussant ses oeufs hors du nid), de symboles primaires (le rouge infernal de l'appartement familial), d'une musique aliénante, bref, d'artifices censés illustrer le piège psychologique et l'état d'âme de ses héroïnes. De toute évidence, ce deuxième volet d'une trilogie imaginée par le défunt Krzysztof Kieslowski (LE DÉCALOGUE) ne s'embarrasse pas de subtilité et cache surtout très mal sa misogynie. À ce chapitre, Tanovic et son scénariste vont même jusqu'à forcer un parallèle entre le personnage de la mère et la Médée d'Euripide, au détour d'un exposé oral prononcé par Anne. Reste à signaler l'interprétation convaincue des actrices, Emmanuelle Béart en tête.
Texte : Manon Dumais