Fr. 2005. Drame social de Rabah Ameur-Zaïmeche avec Meriem Serbah, Abel Jafri, Rabah Ameur-Zaïmeche. Expulsé de France après sa sortie de prison, un Algérien tente de se réadapter à la vie dans son village natal. Récit impressionniste aux enjeux dramatiques dipersés. Mélange incongru de scènes fictives et documentaires. Réalisation modeste. Interprétation sincère. (sortie en salle: 6 juillet 2007)
Expulsé de France après sa sortie de prison, un Algérien tente de se réadapter à la vie dans son village natal. Récit impressionniste aux enjeux dramatiques dipersés. Mélange incongru de scènes fictives et documentaires. Réalisation modeste. Interprétation sincère. (sortie en salle: 6 juillet 2007)
Après son premier long métrage, WESH WESH, Rabah Ameur-Zaïmache endosse à nouveau le personnage de Kamel, le suivant cette fois après sa sortie de prison. Le cinéaste français d'origine algérienne semble juger accessoire d'expliquer son retour forcé en Algérie, et se refuse à fournir la moindre parcelle d'information aux spectateurs, vite désorientés par le caractère dispersé et confus de l'intrigue. C'est ainsi que le film oscille entre certaines situations dramatiques fortes, suivies de scènes de type documentaire sur les rituels des villageois. Résultat: un enchevêtrement malhabile et incohérent, qui accentue la vision impressionniste du cinéaste, laquel tente d'illustrer les tiraillements de l'Algérie entre traditions et modernité. Son discours, soutenu par des moyens visiblement modestes, est défendu par des acteurs de métier et d'autres non professionnels, tous d'une grande sincérité.
Texte : André Lavoie
André Lavoie - Le Devoir
Il émane de BLED NUMBER ONE beaucoup de sincérité et un réel sentiment d'urgence devant la situation sociale en Algérie, mais le discours de Rabah Ameur-Zaïmeche ressemble à celui d'un observateur dérouté, balayant le paysage plutôt que d'opter pour un point de vue minimalement structuré et cohérent. (...) il se promène sans cesse entre le documentaire (...) et la fiction (...), le ton dénonciateur (...) et le regard distancié jusqu'à la froideur.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Chaleur, sons, odeur de terre. Accolades, thé sur la terrasse, muezzin. Le film avance ainsi par touches, couleurs, émotions. À coups de plans-séquences sur des moments creux. Bras d'honneur à la narration classique, culte de l'impression, de l'effluve sensuelle (...). Rabah Ameur-Zaïmeche encourage l'improvisation à partir de quelques dialogues, sa mise en scène est à l'affût de la relation humaine, elle flirte avec le documentaire.
Antoine Rochat - Ciné-Feuilles
(...) par un choix judicieux de séquences distinctes, par l'utilisation des paysages et des couleurs, son film devient peu à peu une véritable manière de regarder un monde en transformation. Cette plongée dans la ruralité de l'Algérie d'aujourd'hui constitue, par la bonne distance et la justesse de ton trouvées (certaines scènes relèvent presque du documentaire), par la qualité de l'interprétation aussi (...) une excellente surprise.
Roland Hélié - Les Fiches du Cinéma
Tourné sur le fil du documentaire, BLED NUMBER ONE n'en est pas moins résolument ancré du côté de la fiction, du récit, de personnages, humains trop humains, qui, les pieds enfoncés dans la terre mais la tête ailleurs, s'efforcent d'habiter un territoire (...) bien réel.(...) Il en résulte, du premier au dernier plan, de l'événement le plus insignifiant au plus dramatique, un film sous haute tension, et par conséquent d'une grande force.
Hubert Heyrendt - La Libre Belgique
(...) Ameur-Zaïmeche construit son récit par petites touches, entremêlant fiction et réalité dans une oeuvre hybride à la structure volontairement lâche, éclatée. Cette structure perturbante fait aussi la richesse de BLED NUMBER ONE, toujours attaché aux petites choses, aux détails présentés tantôt de la manière la plus brute qui soit, tantôt grâce à une mise en scène contemplative qui touche à la poésie.
Jean Roy - L'Humanité
(...) autoproduction, petit budget, tournage léger en vidéo et, surtout, intervention sans fard dans le champ social. Pas d’affèterie dans la mise en scène, ce, dans la tradition néoréaliste du cinéma comme fenêtre ouverte sur le monde. Pas d’effets de manches, mais une comédie, genre populaire par excellence, pour rassembler autour de questions graves.