G.-B. 2004. Drame historique de Mary McGuckian avec Gabriel Byrne, Kathy Bates, Robert De Niro. Au XVIIIe siècle, au Pérou, un moine est accusé d'hérésie à la suite de son enquête sur le passé de cinq victimes de l'écroulement d'un pont. Adaptation décevante du roman de Thornton Wilder. Scénario confus au ton ampoulé. Direction artistique soignée. Réalisation académique. Distribution prestigieuse mais trop hétéroclite.
Au XVIIIe siècle, au Pérou, un moine est accusé d'hérésie à la suite de son enquête sur le passé de cinq victimes de l'écroulement d'un pont. Adaptation décevante du roman de Thornton Wilder. Scénario confus au ton ampoulé. Direction artistique soignée. Réalisation académique. Distribution prestigieuse mais trop hétéroclite.
Ce n'est pas la première adaptation cinématographique du célèbre roman de Thornton Wilder, récipiendaire du prix Pulitzer en 1928, mais celle-ci prend une résonance particulière aux yeux de la réalisatrice irlandaise Mary McGuckian. Après les événements du 11 septembre 2001, la question du sens à donner aux grandes tragédies (effet du hasard, fatalité du destin ou intervention divine) hante bien des esprits et elle s'avère d'ailleurs centrale dans le roman de Wilder. Malheureusement, ces parallèles contemporains, aussi nobles soient-ils, sont vite noyés dans un film à l'académisme ronflant, affichant les aspects les plus navrants de ces coproductions européennes à la distribution prestigieuse, injustement dominée par des stars américaines. Bien que la direction artistique soit irréprochable, multipliant intérieurs somptueux et costumes flamboyants, jamais elle ne réussit à sauver un scénario confus au ton ampoulé, qui entremêle avec peine diverses intrigues et de nombreux personnages qui convergent en une finale plus ennuyeuse qu'émouvante. On se demande encore comment cette réalisatrice, somme toute peu connue, a pu réunir autour d'elle toutes ces vedettes, dont certaines, comme Robert De Niro et Harvey Keitel, ne réussissent jamais à s'effacer derrière leur personnage, au point même d'en devenir grotesques.
Texte : André Lavoie