Can. 2004. Comédie fantaisiste de Isabelle Hayeur avec Zébulon Vézina, Réal Bossé, Lazlo Riccardi-Rigaud. Grâce à une formule magique tirée d'une légende juive, trois enfants donnent naissance à un colosse qui obéit à tous leurs ordres. Sujet original et prometteur mais traité de façon plutôt maladroite et confuse. Humour tiède. Réalisation modeste. Jeu touchant du jeune Z. Vézina. (sortie en salle: 27 février 2004)
Grâce à une formule magique tirée d'une légende juive, trois enfants donnent naissance à un colosse qui obéit à tous leurs ordres. Sujet original et prometteur mais traité de façon plutôt maladroite et confuse. Humour tiède. Réalisation modeste. Jeu touchant du jeune Z. Vézina. (sortie en salle: 27 février 2004)
Artiste multidisciplinaire auteure de deux longs métrages au ton austère et au traitement quasi expérimental, LA BÊTE DE FOIRE (1992) et LES SIAMOISES (2000), Isabelle Hayeur nous revient maintenant avec une oeuvre qui se veut plus accessible, un conte moderne destiné aux enfants. Transposer la légende juive du golem dans un Québec contemporain où pullulent les familles éclatées relève d'une démarche originale et prometteuse. Hélas, cela se traduit par des notations psychologiques et sociales peu pénétrantes au sein d'un récit conduit de façon parfois maladroite. Ainsi, des scènes se déroulant dans le Prague d'autrefois s'intègrent laborieusement à l'intrigue, générant souvent de la confusion, surtout vers la fin du film. De plus, l'humour s'avère tiède, la seule idée potentiellement amusante, les changements brusques de saison provoqués par le golem, ne produisant aucun gag digne de mention. De toute évidence, la cinéaste n'a pas bénéficié du budget qui lui aurait permis de bien traduire ses idées en images. En revanche, il se dégage de l'ensemble une ambiance parfois insolite, voire dépaysante, grâce à l'emploi judicieux de la musique klezmer. Aux côtés d'un Réal Bossé monolithique, le petit Zébulon Vézina est assez touchant, contrairement à ses jeunes partenaires, trop souvent mal dirigés.
Texte : Louis-Paul Rioux