É.-U. 2003. Drame psychologique de Robert Benton avec Anthony Hopkins, Nicole Kidman, Ed Harris. Un ex-professeur de littérature âgé de 71 ans noue une relation passionnée avec une jeune concierge abîmée par la vie. Adaptation soignée mais plutôt superficielle du roman de Philip Roth. Structure dramatique ingénieuse. Réalisation souple. Interprètes de grand talent plus ou moins crédibles dans leurs rôles.
Un ex-professeur de littérature âgé de 71 ans noue une relation passionnée avec une jeune concierge abîmée par la vie. Adaptation soignée mais plutôt superficielle du roman de Philip Roth. Structure dramatique ingénieuse. Réalisation souple. Interprètes de grand talent plus ou moins crédibles dans leurs rôles.
Pour quiconque oserait s'en approcher, l'adaptation d'un roman de Philip Roth, à l'instar du «Lolita» de Nabokov, représente des difficultés considérables. En effet, la densité de l'écriture de Roth, où se dispute à parts égales le sexe, la mort et la passion intellectuelle, pose des défis tant au niveau du fond que de la forme. Aussi, en proposant une illustration relativement lisse et expurgée du roman «The Human Stain», Robert Benton risque de susciter une certaine déception parmi les lecteurs de ce livre exceptionnel. Le rythme parfois flottant, la disparition de certains personnages importants, l'amincissement général du propos ne vont pas sans réduire la fresque conçue par Roth au niveau d'un drame plus intimiste à la structure dramatique ingénieuse mais superficielle, qui élague considérablement la charge du romancier contre l'hypocrisie de l'esprit «politiquement correct» de l'Amérique démocrate. Bénéficiant d'une réalisation de métier qui fait montre d'une grande souplesse, le film comporte toutefois une distribution inégale où Ed Harris et le jeune Wentworth Miller semblent plus à leur place qu'Anthony Hopkins et Nicole Kidman qui, malgré leur grand talent, apparaissent ici plus ou moins crédibles dans leurs rôles respectifs.
Texte : Jean-Philippe Gravel