Fr. 2003. Comédie dramatique de Julie Bertuccelli avec Esther Gorintin, Nino Khomassouridze, Dinara Droukarova. En Géorgie, la fille et la petite-fille d'une nonagénaire cachent à cette dernière la mort accidentelle de son fils, exilé à Paris depuis plusieurs années. Récit aux résonances humaines vibrantes. Portraits sociaux en filigrane. Mise en scène discrète. Admirable trio d'actrices.
En Géorgie, la fille et la petite-fille d'une nonagénaire cachent à cette dernière la mort accidentelle de son fils, exilé à Paris depuis plusieurs années. Récit aux résonances humaines vibrantes. Portraits sociaux en filigrane. Mise en scène discrète. Admirable trio d'actrices.
Issue du documentaire et ancienne assistante de réalisateurs réputés tels Otar Iosseliani et Krzysztof Kieslowski, Julie Bertuccelli raconte dans son premier long métrage de fiction un récit qui, à l'instar de GOODBYE, LENIN!, repose sur un mensonge familial sur fond politique. En effet, cette histoire en apparence anodine ou charmante sert de prétexte à la cinéaste pour évoquer, à travers le vécu de chacune de ses héroïnes et quelques touches anecdotiques, trois époques de la Géorgie: le régime stalinien, la guerre froide et le postcommunisme. Ce scénario aux résonances humaines vibrantes s'adresse donc autant à l'intelligence du coeur qu'à celle de la tête, par sa triple étude psychologique. Sans compter qu'au moment où le film risque de s'enliser, les scénaristes lui redonnent un second souffle salutaire. La mise en scène de Bertuccelli, bien que discrète, s'attarde principalement aux gestes quotidiens, aux attitudes et aux regards des protagonistes. Ces dernières sont incarnées par un admirable trio d'actrices qui, menées par la force tranquille et irrésistible de la vénérable Esther Gorintin (l'inoubliable Vera de VOYAGES, d'Emmanuel Finkiel), supporte le film de bout en bout.
Texte : Jean Beaulieu