Can. 2002. Drame de moeurs de Brad Fraser avec Troy Ruptash, Vincent Corazza, Cherilee Taylor. Un peintre gay, devenu depuis peu serveur dans un restaurant de quartier, entreprend de séduire son patron hétérosexuel et marié. Adaptation laborieuse d'une pièce du réalisateur. Ton provocateur et scabreux peu convaincant. Réalisation conventionnelle. Interprétation inégale.
Un peintre gay, devenu depuis peu serveur dans un restaurant de quartier, entreprend de séduire son patron hétérosexuel et marié. Adaptation laborieuse d'une pièce du réalisateur. Ton provocateur et scabreux peu convaincant. Réalisation conventionnelle. Interprétation inégale.
Le dramaturge albertain Brad Fraser a signé plusieurs oeuvres marquantes au cours des années 1990, notamment la pièce «Unidentified Human Remains and the True Nature of Love», que Denys Arcand a adaptée au cinéma avec un certain succès. Pour ses premiers pas à la réalisation, Fraser a choisi de porter à l'écran sa pièce «Poor Super Man», où l'on retrouve ses thèmes de prédilection, dont l'identité sexuelle et les rapports entre gays et hétéros. La structure éclatée du texte original, qui multipliait les scènes brèves, les lieux et les répliques mordantes, donnait l'illusion d'un pur matériel cinématographique. Or, il faut déchanter, car dans LEAVING METROPOLIS, la transposition s'avère laborieuse, à cause d'une réalisation conventionnelle et d'un souci exagéré de provocation. De fait, le film ressemble moins à du théâtre filmé qu'à de la mauvaise production télévisuelle. La galerie de personnages névrosés et narcissiques ne réussit jamais à émouvoir tant la caricature est grossière et les symboles trop appuyés, le tout baignant dans un environnement terne, accentué par un évident manque de moyens. Les acteurs arrivent mal à dépasser ces écueils, hormis Cherilee Taylor, touchante en épouse trahie, tandis que les deux vedettes masculines, Troy Ruptash et Vincent Corazza, ne font qu'exhiber leur physique athlétique.
Texte : André Lavoie