L’AVIS DE MEDIAFILM

Il s'agit de la deuxième adaptation du roman «Red Dragon» de Thomas Harris, après celle réalisée en 1986 par Michael Mann sous le titre MANHUNTER. Écrite par Ted Tally, le doué scénariste de SILENCE OF THE LAMBS, cette nouvelle version s'avère fort satisfaisante, offrant un récit d'une grande densité dramatique, composé d'intrigues parallèles bien menées formant un tout homogène. RED DRAGON suit de près la trame de MANHUNTER, mais sans mettre autant l'accent sur la folie qui guette l'enquêteur lorsqu'il tente de se placer dans l'esprit de sa proie. En revanche, le rôle d'Hannibal a été considérablement étoffé, tandis que la psychologie de Dolarhyde est davantage fouillée. Par ailleurs, le dénouement apparaît beaucoup plus cohérent que celui de MANHUNTER. Filmé de façon efficace par Brett Ratner (les deux RUSH HOUR, THE FAMILY MAN), RED DRAGON possède une facture visuelle très soignée. Anthony Hopkins ne déçoit pas, toujours aussi inquiétant et sardonique dans un rôle qu'il connaît par coeur. Ralph Fiennes et Emily Watson ont aussi beaucoup de présence et font montre d'une belle intensité. Toutefois, Edward Norton joue un peu trop la carte de la sobriété, ce qui rend son interprétation plus fade et moins complexe que celle de William Petersen dans le film de Mann.

Texte : Louis-Paul Rioux