G.-B. 1999. Comédie dramatique de Peter Greenaway avec John Standing, Matthew Delamere, Polly Walker. À la mort de son épouse, un riche homme d'affaires et son fils réunissent dans leur manoir diverses femmes qui doivent satisfaire leurs désirs sexuels particuliers. Exploration bavarde et laborieuse des fantasmes érotiques masculins. Réalisation élaborée et soignée. Interprétation stylisée.
À la mort de son épouse, un riche homme d'affaires et son fils réunissent dans leur manoir diverses femmes qui doivent satisfaire leurs désirs sexuels particuliers. Exploration bavarde et laborieuse des fantasmes érotiques masculins. Réalisation élaborée et soignée. Interprétation stylisée.
Depuis ses débuts, Peter Greenaway divise la critique. Certains apprécient cet artiste multidisciplinaire, intelligent et supérieurement cultivé, qui crée des oeuvres ludiques avec une extrême rigueur, alors que d'autres le considèrent comme un poseur maniéré qui n'a rien à dire. Or, avec 8 1/2 Women, Greenaway est parvenu pour la première fois à mettre tout le monde d'accord: son système thématique et esthétique commence à tourner sérieusement à vide. En fait, à part quelques moments touchants en première partie, cette exploration complaisante de l'univers des fantasmes érotiques masculins apparaît assez vaine et n'ajoute rien à son oeuvre. Placé sous l'intimidant patronage de Fellini et truffé des habituelles références artistiques chères au cinéaste anglais, l'ensemble se révèle bavard, laborieux et plutôt ennuyeux, tandis que le sort des antipathiques protagonistes risque de laisser le spectateur suprêmement indifférent. L'illustration est néanmoins très soignée, bien que l'on ne retrouve jamais vraiment les magistrales compositions picturales des films précédents de Greenaway. En outre, l'interprétation stylisée n'impressionne guère.
Texte : Louis-Paul Rioux