L’AVIS DE MEDIAFILM

Pour son premier long métrage, Caroline Link embrasse plusieurs situations conflictuelles: relations parents-enfants, frère-soeur, mari-femme, opposition entre le monde des sourds et celui des entendants, des artistes et des non-artistes. Chacun de ces thèmes est abordé de façon intelligente et sensible, mais leur accumulation finit par asphyxier le film. Malgré son lot d'idées intéressantes et bien amenées, le scénario se noie dans un foisonnement de bons sentiments et d'élans à tendance mélodramatique supportés par une réalisation conventionnelle. De plus, la construction en deux temps nous donne l'impression d'assister à deux films distincts. La première moitié, centrée sur la petite T. Trieb, parfaite dans le rôle de la gamine délurée qui intercède en faveur de ses parents, nous vaut des moments cocasses. En seconde partie, cette fraîcheur s'estompe lorsque Lara, sous les traits de S. Testud, évolue dix ans plus tard dans les méandres dramatiques précédemment esquissés. Néanmoins, le jeu des interprètes est bien senti, notamment celui de H. Seago, acteur véritablement sourd-muet.

Texte : Jean Beaulieu