Fr. 1992. Drame psychologique de Jean-Pierre Améris avec Laurent Grévill, Florence Pernel, Marie Bunel. En 1940, dans un petit village épargné par l'Occupation, un instituteur rangé épouse une jeune femme au tempérament frondeur. Contexte de l'époque habilement évoqué. Accent mis sur les personnages. Réalisation discrète. Bons interprètes.
En 1940, dans un petit village épargné par l'Occupation, un instituteur rangé épouse une jeune femme au tempérament frondeur. Contexte de l'époque habilement évoqué. Accent mis sur les personnages. Réalisation discrète. Bons interprètes.
Ce premier long métrage rappelle un certain cinéma français économique et intimiste qu'on ne voit désormais presque plus. Tiraillés entre des idéaux contraires, les personnages incarnent chacun, selon une savante stratégie de scénario, un aspect distinct de cette société française qui évolue parallèlement à la guerre. Le réalisateur Jean-Pierre Améris néglige cependant certains protagonistes pour se concentrer sur les démêlés matrimoniaux du couple. Le triangle amoureux qu'il avait implanté se retrouve ainsi, au milieu du film, abandonné sans raison apparente. Les motivations des héros n'apparaissent pas toujours très claires; la source de l'amour qui unit le couple reste en effet assez souterraine. Améris s'explique toutefois en insistant sur la difficulté qu'éprouvent les personnages à communiquer leurs pensées. Ainsi mise-t-il plus sur le réalisme psychologique que sur la pédagogie pour dépeindre cette étude de milieu. Malgré un rôle en retrait, Marie Bunel domine la distribution.
Texte : Martin Bilodeau