Fr. 1939. Mélodrame de Jacques de Baroncelli avec Victor Francen, Harry Baur, Annie Ducaux. Au Soudan, un commandant de la Coloniale rêve de construire un barrage pour fertiliser des terres arides. Intrigue convenue vantant les mérites du colonialisme français en Afrique. Vision condescendante des indigènes. Réalisation quelconque. Jeu sobre de V. Francen.
Au Soudan, un commandant de la Coloniale rêve de construire un barrage pour fertiliser des terres arides. Intrigue convenue vantant les mérites du colonialisme français en Afrique. Vision condescendante des indigènes. Réalisation quelconque. Jeu sobre de V. Francen.
Réalisé alors que la France avait encore des colonies, L'HOMME DU NIGER appartient à cette catégorie de films qui, sous des dehors humanistes, vantent les mérites du colonialisme en Afrique. La "Mère-Patrie" est là pour soigner, éduquer et évangéliser les populations locales, présentées ici comme incapables de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. De fait, la condescendance du récit et des personnages envers les indigènes témoigne de l'époque. Le tout est intégré dans une intrigue sentimentale convenue dont le traitement mélodramatique plutôt lourd s'avère risible par moments. À la réalisation, Jacques de Baroncelli (BELLE ÉTOILE) livre un travail assez quelconque. Heureusement, ici et là, quelques répliques sarcastiques, gracieuseté de l'écrivain Joseph Kessel, viennent relever le niveau. Face au sobre Victor Francen (J'ACCUSE), Harry Baur (LES MISÉRABLES) compose un attachant médecin faussement jovial. Le noble dévouement dont il fait preuve, atténue quelque peu le paternalisme et le racisme larvé qui imprègnent le film.
Texte : Christian Depoorter