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2024-04-18 Frédéric Bouchard

Roumanie, terre d’accueil cinématographique

En salle le 19 avril, Do Not Expect Too Much From the End of the World met en scène une jeune femme mandatée par une multinationale afin de documenter le processus de casting d’une vidéo sur la sécurité au travail dans les rues de Bucarest.

Cette démarche de prospection dans la capitale roumaine n’est pas sans rappeler celle des entreprises de production étrangères qui viennent chercher un lieu à investir quelques semaines pour les besoins de leur tournage. Excepté que ces équipes convoitent les décors pittoresques et les avantages financiers qu’offrent la Roumanie. Ce n’est toutefois que depuis le début des années 2000 que le nombre croissant de tournages étrangers a pu permettre au pays de s’imposer comme une destination concurrentielle aux yeux des sociétés de production venues de l’extérieur. En parallèle, la multiplication des coproductions internationales et l’affirmation de la nouvelle vague du cinéma roumain ont solidifié la place du pays sur l’échiquier mondial.

Cet intérêt grandissant pour la Roumanie a entraîné une professionnalisation de la main-d’œuvre locale et l’apparition d’une compétitivité entre les studios établis à Bucarest et à Buftea. Par exemple, la compagnie MediaPro Pictures a développé le plus important complexe de studios d'Europe de l’Est où elle possède des unités dans d’autres territoires.

Voici un petit survol de sept productions étrangères à avoir profité des bénéfices plastiques et économiques d’un tournage roumain:

Amen.

Entièrement immortalisée dans les villes de Bucarest et Sibiu, cette coproduction entre l’Allemagne, la Roumanie et la France reconstitue l’association entre un officier SS et un jeune jésuite qui tentent d'alerter le Vatican à propos de l’extermination des Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale. En plus des studios MediaPro de Bucarest qui ont accueilli l’équipe du réalisateur Costa-Gavras (Missing, Le couperet), le palais du Parlement de la capitale roumaine s’est métamorphosé en Vatican pour les besoins du film.

Cold Mountain

La Roumanie sert de paysage à la fresque romantique d’Anthony Minghella (The English Patient, The Talented Mr. Ripley) se déployant vers la fin de la guerre de Sécession aux États-Unis. La scène d’ouverture reproduisant la bataille du cratère de Petersburg, en Virginie, a été recréée sur des terres agricoles de Potigrafu, localisé à une vingtaine de kilomètres de Bucarest. La suite du tournage européen a eu lieu à Poiana Brasov, dans les Alpes transylvaniennes. On y a reconstitué le village de Cold Mountain au XIXe siècle.

Borat ! : Cultural Leanings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan

En guise d’introduction de cette comédie satirique, le personnage-titre incarné par Sacha Baron Cohen présente sa contrée natale, Kuczek au Kazakhstan. La séquence a été tournée dans le village roumain de Glod où vivent principalement des Roms. À la sortie du film, des figurants ont poursuivi l’équipe de production pour la représentation humiliante de leur communauté à l’écran.

Ils

Parmi les multiples films d’horreur tournés en Roumanie (An American Haunting, La vague, The Nun), le premier long métrage de David Moreau et Xavier Palud (The Eye) est certainement celui qui tire le mieux profit des paysages locaux en leur insufflant une ambiance inquiétante. Campé dans la banlieue de Bucarest, le drame d’épouvante suit un couple français expatrié en sol roumain. Un soir, de mystérieux assaillants s’introduisent dans leur maison.

The Whistleblower

Réalisé par la Canadienne Larysa Kondracki, ce drame biographique basé sur les expériences réelles de Kathryn Bolkovac, détective recrutée par les Nations Unies, met en lumière un réseau de trafic sexuel dans la Bosnie-Herzégovine d’après-guerre de 1999. Filmé pendant 5 semaines à Bucarest, le film, qui met en vedette Rachel Weisz (The Constant Gardener, The Favourite), donne notamment à voir les Carpates, montagnes qui ont servi à camper le paysage bosniaque.

Le concert

Dans cette comédie dramatique se déroulant 30 ans après le règne de Léonid Brejnev, un ancien chef d’orchestre du Bolchoï invite ses amis musiciens à se faire passer pour la formation officielle lors d’une performance spéciale à Paris. Pour des raisons administratives, le cinéaste Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens, La source des femmes), né à Bucarest, a été contraint de tourner une partie du film en Roumanie. Pendant trois semaines, son équipe et lui y ont recréé des décors de la Russie.

Toni Erdmann

Il allait de soi que la comédie dramatique de Maren Ade (The Forest for the Trees, Everyone Else) soit filmée presque entièrement à Bucarest. Inès, fille de Winfried, travaille pour un important groupe conseil allemand dans la capitale roumaine. Elle reçoit la visite surprise de son père, un farceur incorrigible. La cinéaste allemande a confié que le fait de tourner la majorité de son troisième long métrage dans un autre pays renforçait le sentiment d’être loin de la maison ressenti par son héroïne.

Photo : Rachel Weisz en tournage sur The Whistleblower

Crédit photo : Andrei Alexandru

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