Arg. 2023. Drame de Felipe Gálvez Haberle avec Camilo Arancibia, Mark Stanley, Benjamín Westfall. En 1901, sur ordre d'un éleveur espagnol, un ex-officier anglais se rend avec un mercenaire texan et un métis chilien nettoyer la Terre de Feu de sa population autochtone. Regard acide sur les circonstances de la fondation du Chili. Récit en deux temps maîtrisé et percutant. Réalisation stylisée empruntant au western. Interprétation vigoureuse. (sortie en salle: 26 janvier 2024)
En 1901, sur ordre d'un éleveur espagnol, un ex-officier anglais se rend avec un mercenaire texan et un métis chilien nettoyer la Terre de Feu de sa population autochtone. Regard acide sur les circonstances de la fondation du Chili. Récit en deux temps maîtrisé et percutant. Réalisation stylisée empruntant au western. Interprétation vigoureuse. (sortie en salle: 26 janvier 2024)
Dans la foulée de GODLAND et KILLERS OF THE FLOWER MOON, ce premier long métrage, prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique de la section Un certain regard du Festival de Cannes 2023, pose un regard acide sur les circonstances honteuses de la fondation d'un pays, ici le Chili. Les exactions du colonisateur espagnol sont en effet illustrées avec une rare brutalité par le réalisateur Felipe Gálvez Haberle, au fil d'un récit en deux temps maîtrisé et percutant. Ainsi, les deux premiers tiers du film évoquent un western dans la pampa, sur fond de majestueux sommets andins nimbés de brume. Tandis que dans la dernière partie, le cinéaste et sa coscénariste déversent leur fiel sur une classe politique cynique et hypocrite, prête à tous les crimes au nom du progrès et de la prospérité. Dans les rôles ingrats des exécuteurs des basses oeuvres d'un puissant patron, Mark Stanley et Sam Spruell possèdent la vigueur et la rugosité requises. Par contre, Camilo Arancibia apparaît trop souvent effacé et pas assez nuancé en métis pris entre l'arbre et l'écorce.
Texte : Louis-Paul Rioux