It. 2023. Drame de Matteo Garrone avec Seydou Sarr, Moustapha Fall, Issaka Sawadogo. Exposés aux périls de passeurs et de brigands, deux cousins sénégalais traversent le continent africain afin d’atteindre la Libye, point de départ de leur passage en mer vers l'Europe. Road-movie supérieurement documenté sur les périls meurtriers auxquels sont confrontés les migrants africains. Quelques commodités narratives. Traitement digne et respectueux. Magnifiques interprètes. (sortie en salle: 16 février 2024)
Exposés aux périls de passeurs et de brigands, deux cousins sénégalais traversent le continent africain afin d’atteindre la Libye, point de départ de leur passage en mer vers l'Europe. Road-movie supérieurement documenté sur les périls meurtriers auxquels sont confrontés les migrants africains. Quelques commodités narratives. Traitement digne et respectueux. Magnifiques interprètes. (sortie en salle: 16 février 2024)
Les migrants entrent dans le champ de vision des Occidentaux lorsqu'ils sont en détresse ou naufragés, à bord d'embarcations précaires, parfois à quelques encablures de l'île sicilienne de Lampedusa. L'Italien Matteo Garrone (GOMORRA, REALITY, DOGMAN), un cinéaste doué pour l'enquête, raconte leur périple depuis son point de départ, afin d'illustrer la chaîne de périls qui guettent sur la terre ferme ces voyageurs clandestins, dont le transit par la Méditerranée n'est souvent pas le plus meurtrier. Ces rêveurs de l'Europe sont "nés quelque part", comme le chantait Maxime Le Forestier. Ils ont quitté des gens qui les aiment, pour s'abandonner au hasard de la chance. Matteo Garrone s'est pris d'affection pour eux, et nous transmet cet amour avec une franchise parfois brutale à travers un road-movie supérieurement documenté - mais lubrifié par quelques commodités narratives - traçant une ligne courbe à travers le continent africain. Son attention apportée aux visages de ses deux héros magnifiquement interprétés, souvent filmés en gros plan mais haussés par une subtile contre-plongée, force le respect, jamais la condescendance.
Texte : Martin Bilodeau