L'avis de Mediafilm

La beauté humble de ce drame judiciaire tient dans la subtile complémentarité du juré et du condamné. Une parenté existentielle muette se dessine en effet entre ces deux hommes émotionnellement immatures et mal à l'aise à l'oral, que Samuel Theis (PARTY GIRL, PETITE NATURE) a eu le bon goût de ne jamais montrer dans le même plan. Bien que compromise par une affaire de moeurs qui a forcé le cinéaste hors du plateau (il dirigeait à distance), cette production délicate n'en porte pas de cicatrices visibles, le parti pris minimaliste de la mise en scène étant clairement à l'avantage du film. Ainsi, les scènes au tribunal, qui meublent plus de la moitié de JE LE JURE, prennent devant sa lentille observatrice une valeur documentaire rappelant le cinéma de Raymond Depardon. Dans le rôle de la juge (un contre-emploi exigeant), Marina Foïs excelle au sein d'une distribution criante de vérité.

Martin Bilodeau