Fr. 2023. Comédie de Quentin Dupieux avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin. En pleine représentation d'un mauvais vaudeville, un spectateur se lève pour interrompre la pièce et prendre à partie les comédiens. Huis clos culotté sur le mépris de classe. Sous-texte politique grinçant. Rythme comique maîtrisé. Accents mélancoliques. Ensemble frisant parfois l’exercice de style. R. Quenard candide et dérangeant. (sortie en salle: 5 janvier 2024)
En pleine représentation d'un mauvais vaudeville, un spectateur se lève pour interrompre la pièce et prendre à partie les comédiens. Huis clos culotté sur le mépris de classe. Sous-texte politique grinçant. Rythme comique maîtrisé. Accents mélancoliques. Ensemble frisant parfois l’exercice de style. R. Quenard candide et dérangeant. (sortie en salle: 5 janvier 2024)
Après de récentes traversées existentielles dans lesquelles Quentin Dupieux glissait des commentaires sociaux sur l’obsession de l’apparence (INCROYABLE, MAIS VRAI) ou le politiquement correct (FUMER FAIT TOUSSER), YANNICK confirme le virage mélancolique négocié par son cinéma. Dénué d’éléments fantastiques, en pleine maîtrise de son rythme comique (sur 67 minutes bien tassées), ce huis clos culotté, aux accents bunueliens et au sous-texte politique grinçant, critique par l’absurde la condescendance et le mépris de classe d’un certain milieu culturel, tout en philosophant: la subjectivité en art existe-t-elle? À qui appartient l’art? Qu’est-ce qu’être un artiste? Entre les éclats de rires francs et parfois jaunes, ce petit théâtre révèle les tensions d’une époque où l’élitisme est mis à mal. S’il frise parfois l’exercice de style, le film est porté par la prestation de Raphaël Quenard qui, dans le rôle-titre, insuffle une vive émotion à son personnage d’antihéros candide et dérangeant.
Texte : Céline Gobert