L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec BOÎTE NOIRE, le Français Yann Gozlan signait en 2020 un thriller efficace et maîtrisé, qui a connu un beau succès en salle. Ce qui semble lui avoir donné l'appétit pour prendre ensuite... une trop grosse bouchée. Empiétant sur le territoire ésotérique de MULHOLLAND DRIVE et ANGEL HEART, avec un soupçon d'Hitchcock, VISIONS s'étire et spirale, sans jamais sortir de ce territoire familier dans lequel il est enfermé. Vrai, le dénouement s'aimante en un clic parfait avec la première scène. Au prix d'efforts exagérés, compte tenu du résultat peu pénétrant. La mise en scène cartographie sans mystère les états d'éveil et de rêve de l'héroïne (défendue par une Diane Kruger elle-même un peu perdue), démultiplie les plongées (aux sens littéral et figuré) et les travellings (dans des décors de magazine), dans une esthétique spécieuse qui garde le spectateur à distance. Paradoxalement, les scènes les plus puissantes se déroulent dans le cockpit... à proximité de la boîte noire de l'appareil.

Texte : Martin Bilodeau