L’AVIS DE MEDIAFILM

Au carrefour du récit d’apprentissage et du drame naturaliste, ce troisième long métrage de Denis Imbert (MYSTÈRE) s’inspire librement du roman éponyme de Sylvain Tesson (DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE, LA PANTHÈRE DES NEIGES) pour plonger le spectateur au coeur d’un processus de guérison, lent et rempli d’embûches. Un parcours réparateur sublimé, d’une part, par des panoramas de régions méconnues filmés avec soin et, de l’autre, par l’emploi parcimonieux, mais judicieux, des pensées philosophiques d’Alexandre Vialatte ou de Henri David Thoreau. Distillés en voix hors champs, les textes paraissent parfois un peu poseurs, mais livrent tout de même un éloge efficace du lâcher-prise et de l’ouverture à l’autre, tout en mettant de l’avant un message environnemental pertinent. Lequel se double d’un constat plutôt sombre sur l’état des campagnes françaises, délaissées malgré leur rôle essentiel dans la survie des écosystèmes. Présent dans chaque plan, Jean Dujardin défend avec conviction cet homme perdu, puisant dans la souffrance la force pour se reconnecter avec lui-même.

Texte : Charles-Henri Ramond