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Le Retour

Fr. 2023. Drame de Catherine Corsini avec Esther Gohourou, Aïssatou Diallo Sagna, Suzy Bemba. Les deux filles adolescentes de la nounou noire d'une riche famille blanche renouent avec leur Corse natale, 15 ans après l'avoir quittée dans des circonstances nébuleuses. Récit familial et initiatique riche en thèmes délicats. Dénouement consensuel. Réalisation fluide. Mise en valeur des décors naturels. Bonnes interprètes. (sortie en salle: 10 mai 2024)

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Le Retour (Le Retour)

Fr. 2023. Drame de Catherine Corsini avec Esther Gohourou, Aïssatou Diallo Sagna, Suzy Bemba.

Les deux filles adolescentes de la nounou noire d'une riche famille blanche renouent avec leur Corse natale, 15 ans après l'avoir quittée dans des circonstances nébuleuses. Récit familial et initiatique riche en thèmes délicats. Dénouement consensuel. Réalisation fluide. Mise en valeur des décors naturels. Bonnes interprètes. (sortie en salle: 10 mai 2024)

Dans l'émoi et la précipitation, Khedidja quitte la Corse avec sa fille Jessica, 3 ans, et son bébé Farah. Quinze ans plus tard, elle gagne sa vie à Paris comme nounou des jeunes enfants d'un riche couple blanc. Lorsque ceux-ci se rendent en Corse pour l'été, Khedidja les accompagne, flanquée de ses deux propres filles. La studieuse Jessica y connaît ses premiers émois sexuels auprès de Gaïa, la fille aînée du patron de sa mère. La rebelle Farah s'engage quant à elle dans une relation d'amour-haine avec un sauveteur de plage raciste, dealer à ses heures. Les choses se corsent quand Jessica, à l'initiative de Gaïa, se rend dans son village natal, où elle retrouve sa grand-mère paternelle qu'elle croyait morte. L'aïeule révèle alors à sa petite-fille les circonstances de la mort de son père, survenue 15 ans auparavant.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Sensible et généreux, le film de Catherine Corsini (PARTIR, LA FRACTURE) déploie avec fluidité, dans des décors naturels évocateurs, un récit familial et initiatique riche en thèmes délicats: clivages sociaux, égalité des chances, xénophobie, quête d'identité sexuelle et d'appartenance à un clan fragmenté. Cela dit, le spectateur a toujours trop d'avance sur les personnages, alors que le dénouement, bien que satisfaisant sur le plan dramatique, apparaît plutôt consensuel. Avec sa gouaille et son aplomb, la jeune Esther Gohourou s'impose au sein d'une distribution solide, essentiellement féminine. Seul Denis Podalydès se démarque parmi les interprètes masculins, avec un lot de répliques mordantes soulignant les contradictions de son personnage d'homme blanc privilégié. (Texte rédigé en mai 2023, dans le cadre du Festival de Cannes)

Texte : Louis-Paul Rioux

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