Suis. 2023. Drame biographique de Margarethe von Trotta avec Vicky Krieps, Ronald Zehrfeld, Tobias Resch. À la fin des années 1950, les amours tourmentées de la poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann avec le dramaturge suisse Max Frisch. Épisode biographique raconté avec élégance. Enjeu amoureux plus ou moins limpide. Réalisation de métier. Bonne composition de V. Krieps.
À la fin des années 1950, les amours tourmentées de la poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann avec le dramaturge suisse Max Frisch. Épisode biographique raconté avec élégance. Enjeu amoureux plus ou moins limpide. Réalisation de métier. Bonne composition de V. Krieps.
Le coeur de Margarethe Von Trotta a toujours battu pour les héroïnes, tant celles de la grande histoire (ROSA LUXEMBOURG, HANNAH ARENDT) que celles de la petite (LES ANNÉES DE PLOMB, ROSENSTRASSE). Son dernier né, tourné alors qu’elle avait 80 ans, s'inscrit donc dans le fil d'une filmographie cohérente, qui s'est cependant faite plus élégante et moins abrasive avec le temps. Peu connue à l'extérieur de l'Allemagne, Ingeborg Bachmann, telle que nous la présente Von Trotta, est une figure moderne, polyamoureuse avant la lettre. L'action du film se concentre sur un épisode de sa vie où elle était au sommet de sa gloire mais au plus bas de son inspiration, dans un va-et-vient entre Berlin, Zurich, Rome et l'Égypte. L'épatante Vicky Krieps (PHANTOM THREAD, CORSAGE) nous la rend attachante dans sa vulnérabilité, irritante dans son obstination, toujours vraie. Cependant, on s'explique mal la passion dévorante qui l'attache à Max Frisch, tant le scénario donne peu de moyens à Ronald Zerfeld (BARBARA, PHÉNIX, la série "Babylon Berlin") pour le défendre. (Texte rédigé en février 2023, dans le cadre de la 73e Berlinale)
Texte : Martin Bilodeau