L'avis de Mediafilm

Pour son cinquième long métrage, le Québécois d’origine turque Onur Karaman s’essaye à l’horreur psychologique avec cet exercice minimaliste, tourné avec peu de moyens. Faisant preuve d’une certaine inventivité formelle, le réalisateur de RESPIRE plonge le spectateur dans des univers parallèles flous, que seul l’emploi de teintes différentes (noir et blanc, sépia ou couleurs) permet de distinguer. L’inexorable déchéance de sa protagoniste peine à s’incarner pleinement, en raison de développements peu convaincants et d'un dénouement simpliste. Ni la peur ni la surprise ne s’installent durablement, malgré des effets visuels réussis et une trame sonore évocatrice, quoique surchargée. Aux côtés de la fervente et habitée Stéphanie Breton (les séries "19-2" et "District 31"), Julie Trépanier (la série "Mégantic") et Anana Rydvald (aperçue dans CHIEN BLANC) donnent vie à leurs personnages aux pulsions opaques avec conviction. (Texte rédigé en juillet 2023, dans le cadre du Festival Fantasia)

Charles-Henri Ramond