Can. 2023. Comédie dramatique de Anh Minh Truong avec Pierre Verville, Jean-Moïse Martin, Matai Stevens. Une même nuit, les mésaventures d'un adolescent timide au bal des finissants, d'un trentenaire dont la compagne vient d'accoucher et d'un ex-enseignant déprimé. Récit choral bienveillant, mais manquant d'originalité et de profondeur. Humour forcé. Mise en scène et photographie expressives. Bons interprètes dans des rôles peu fouillés. (sortie en salle: 7 avril 2023)
Une même nuit, les mésaventures d'un adolescent timide au bal des finissants, d'un trentenaire dont la compagne vient d'accoucher et d'un ex-enseignant déprimé. Récit choral bienveillant, mais manquant d'originalité et de profondeur. Humour forcé. Mise en scène et photographie expressives. Bons interprètes dans des rôles peu fouillés. (sortie en salle: 7 avril 2023)
La bienveillance est palpable dans ce premier long métrage d'Anh Minh Truong (les courts "Un pas de deux", "S'oublier, "Le roi de la montagne"). Son film choral intergénérationnel dénonce l'intimidation, la masculinité toxique, le recours à la violence pour régler les conflits et l'intolérance face à la différence. Sauf que pour vraiment convaincre et captiver le spectateur, il aurait fallu davantage d'originalité dans les situations dramatiques et de profondeur dans les profils psychologiques des protagonistes. Par exemple, si à la fin, on comprend la source du sentiment de culpabilité du personnage du professeur retraité (émouvant Pierre Verville), on ignorera pourquoi il est tant méprisé par ses collègues et sa femme. Autre problème, des touches d'humour forcées, parfois à la limite du ridicule, qui détonnent avec l'ambiance nocturne sombre qui prédomine dans le film. C'est dommage, car la mise en scène s'avère expressive, à l'instar de la direction de la photographie, assurée par Vincent Biron (THE TWENTIETH CENTURY, BUNGALOW). Et compte tenu de la minceur de leurs personnages, les interprètes s'en tirent fort honorablement.
Texte : Louis-Paul Rioux