L'avis de Mediafilm

Il serait réducteur de voir dans le dernier opus de Carlos Saura, décédé en février 2023, un testament cinématographique. Car ce documentaire montrant un cinéaste de 90 ans parti à la rencontre de muralistes et graffiteurs (comme autrefois Agnès Varda, à Los Angeles, pour MURS MURS) met surtout en évidence la curiosité pour les arts et les artistes qui traverse toute son oeuvre; un peu moins l’immense savoir-faire formel qui a fait sa légende (CRIA CUERVOS, CARMEN). La facture sobre, façon reportage, est ensoleillée par les lettrages à l’écran, les panoramiques sur les murales, les images montrant les graffiteurs en action. Rejetant tout didactisme, Saura – en verve et droit comme une barre – apparaît dans son dernier film comme un promeneur solitaire remontant le fil d’une jolie idée. (Texte rédigé en février 2023, dans le cadre de la 73e Berlinale)

Martin Bilodeau