É.-U. 2022. Drame de Darren Aronofsky avec Brendan Fraser, Hong Chau, Sadie Sink. Un professeur d’anglais, reclus dans son appartement en raison de son obésité morbide, souhaite désespérément renouer avec sa fille qu’il a abandonnée huit ans auparavant. Adaptation convaincante d‘une pièce de Samuel D. Hunter. Étude de caractère aux métaphores parfois appuyées. Bonne utilisation de l’espace. Jeu habité et nuancé de B. Fraser. H. Chau solide. (sortie en salle: 21 décembre 2022)
Un professeur d’anglais, reclus dans son appartement en raison de son obésité morbide, souhaite désespérément renouer avec sa fille qu’il a abandonnée huit ans auparavant. Adaptation convaincante d‘une pièce de Samuel D. Hunter. Étude de caractère aux métaphores parfois appuyées. Bonne utilisation de l’espace. Jeu habité et nuancé de B. Fraser. H. Chau solide. (sortie en salle: 21 décembre 2022)
Peut-on sauver son prochain? C’est en substance la question que pose Darren Aronofsky (THE WRESTLER, BLACK SWAN) dans cette adaptation de la pièce éponyme de Samuel D. Hunter. Sombre et désabusé, ce huis-clos claustrophobe doit beaucoup à la prestation habitée et nuancée de Brendan Fraser, que l’on n’avait pas vu aussi convaincant depuis THE QUIET AMERICAN. Sous sa carapace (les prothèses conçues par Adrien Morot sont d’un réalisme bluffant), son professeur rongé par une boulimie autodestructrice révèle un être complexe et vulnérable, habité par une croyance inébranlable en la bonté humaine. À ses côtés, Hong Chau (THE MENU) incarne avec assurance une aide-soignante au bout du rouleau, tandis que Sadie Sink (FEAR STREET PART TWO) personnifie avec aplomb une ado insupportable, rivée à son cellulaire et blasée de toute chose. Grâce à ses personnages forts, aux prises avec un passé lourd à porter, cette étude de caractères s’avère concluante. Suffisamment pour faire oublier le symbolisme parfois appuyé du récit et une théâtralité marquée, atténuée cependant par une caméra alerte en dépit de l’exiguïté de l’appartement.
Texte : Charles-Henri Ramond