Aust. 2022. Drame de Rolf De Heer avec Mwajemi Hussein, Deepthi Sharma, Darsan Sharma. Le périlleux parcours d'une femme aborigène à travers un pays dévasté par une épidémie et la violence raciste. Puissante odyssée poétique et sans parole sur la folie des hommes. Point de vue somme toute chagrin. Mise en images expressive. M. Hussein criante de vérité.
Le périlleux parcours d'une femme aborigène à travers un pays dévasté par une épidémie et la violence raciste. Puissante odyssée poétique et sans parole sur la folie des hommes. Point de vue somme toute chagrin. Mise en images expressive. M. Hussein criante de vérité.
En réponse à la crise sanitaire mondiale, l’Australien Rolf De Heer a cauchemardé une odyssée poétique et sans parole, anti-raciste et pacifique, dont on sort secoué. Adoptant le point de vue d’un narrateur omniscient, le cinéaste de THE QUIET ROOM et ALEXANDRA’S PROJECT trace le parcours circulaire, du ciel à l’enfer, d’une héroïne modeste, campée par une actrice non professionnelle, Mwajemi Hussein, qui crève l’écran. La mise en scène expressive met en valeur l’infiniment grand (le désert, le pays sans frontière, la voûte céleste) jusqu’à l’infiniment petit (le reflet des cils sur la pupille, les fourmis dont on voit jusqu’à l’ombre sur le sol craquelé). Entre les deux: les hommes, ennemis de leur propre espèce, et dont De Heer capte la vulnérabilité et la cruauté. Le point de vue du réalisateur est somme toute chagrin, mais qui lui en tiendra rigueur? (Texte rédigé en février 2023, dans le cadre de la 73e Berlinale)
Texte : Martin Bilodeau