L’AVIS DE MEDIAFILM

Après avoir signé des comédies légères de qualité (KNOCKED UP, TRAINWRECK), l’infatigable Judd Apatow déçoit avec cette satire convenue de l’industrie du cinéma. En cause: un scénario fourre-tout qui tire autant sur les acteurs que sur les producteurs des grands studios. Les premiers étant montrés comme des artistes névrosés, vaniteux, quand ils ne sont pas des influenceurs enfermés dans leur bulle égocentrique. Quant aux pontes d’Hollywood, ils sont dépeints comme des êtres lâches, capables d’obtenir un vaccin avant tout le monde et de se réfugier dans des îles paradisiaques pour échapper au pire. Les péripéties – qui ne sont pas sans rappeler celles connues par l’équipe de JURASSIC WORLD: DOMINION, également tourné à Londres en pleine pandémie – peinent à dynamiser un récit trop étiré, chiche en gags réussis, et mis en scène sans grande inventivité. Malgré tout, on retrouve en de rares occasions le regard sans concession d’Apatow sur ses contemporains et ses qualités d’auteur de dialogues caustiques. Lesquels sont mis en bouche par des comédiens dynamiques, bien que toujours très conscients des limites de leurs personnages caricaturaux.

Texte : Charles-Henri Ramond