Jap. 2022. Film d'animation de Makoto Shinkai . Au Japon, une adolescente et un jeune homme entreprennent de fermer des portails menant à des univers parallèles, dont tente de s’échapper un monstre dévastateur. Anime foisonnant, mêlant fantastique et réflexion sur le deuil. Forme combinant soin du détail, surréalisme et kitsch assumé. Personnages classiques traités avec un humour rafraichissant. (sortie en salle: 14 avril 2023)
Au Japon, une adolescente et un jeune homme entreprennent de fermer des portails menant à des univers parallèles, dont tente de s’échapper un monstre dévastateur. Anime foisonnant, mêlant fantastique et réflexion sur le deuil. Forme combinant soin du détail, surréalisme et kitsch assumé. Personnages classiques traités avec un humour rafraichissant. (sortie en salle: 14 avril 2023)
Plusieurs voient en Makoto Shinkai le digne successeur de l’animateur Hayao Miyazaki. Mais Shinkai creuse un sillon beaucoup plus moderne en se faisant le chroniqueur d’un certain mal-être contemporain, via des films qui abordent les changements climatiques, comme LES ENFANTS DU TEMPS (2019) et l’imminence d’une catastrophe planétaire, comme YOUR NAME (2016). Dans SUZUME, il s’attaque aux thèmes du deuil et de la reconstruction, avec ce film à mi-chemin entre TIME BANDITS et THE WIZARD OF OZ. Sa mise en scène minutieuse mêle savamment réalisme quasi-documentaire et imagerie surréaliste, au fil d’un road movie spatiotemporel aux personnages profondément déroutants, comme ce jeune séducteur androgyne, qui se transforme en chaise à trois pattes! Si le film n’échappe pas toujours au kitsch, et lorgne parfois du côté du mélo, il exerce généralement une fascination à la mesure de son ambition. D’autant plus qu’il nous laisse sur un double message pour le moins étonnant: la destruction est nécessaire à la création, et l’essentiel n’est pas de prévenir mais de guérir.
Texte : Georges Privet