L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec un “jump scare” toutes les dix minutes, ce premier long-métrage de Parker Finn a de l’épouvante à revendre. Allant au-delà de ses allures de mécanique bien huilée, le scénario – basé sur un court métrage que Finn a réalisé en 2020 – , dynamite son côté prévisible par une écriture précise et efficace. SMILE s’avère d’autant plus captivant qu’il fait naître des pistes de réflexion intéressantes sur les possibles origines héréditaires de la folie, sur la solitude des personnes atteintes de troubles psychiques et l’impuissance à agir face à la détresse d’un proche. En somme, un ensemble plus fouillé que la moyenne, renforcé par une mise en scène adroite, quoique non dénuée d’effets superflus : plans renversés, cadrages hollandais… La direction artistique minimaliste, mais recherchée, la musique épique, mais subtile, les effets gores parcimonieux, mais réussis ajoutent leur pierre à l’édifice. Tout comme la prestation de Sosie Bacon (fille de Kevin Bacon et Kyra Sedgwick), très expressive dans la peau d’une femme tentant d’évacuer sa culpabilité en plongeant tête baissée dans les traumas des autres.

Texte : Charles-Henri Ramond