Ind. 2022. Drame musical de S.S. Rajamouli avec N.T. Rama Rao Jr., Ram Charan, Alia Bhatt. Dans l'Inde coloniale des années 1920, les destins croisés d’un guerrier à la recherche d'une fillette enlevée par les Anglais et d’un policier chargé d'infiltrer les troupes révolutionnaires. Exécution triomphante d’un scénario abracadabrant. Réalisation ébouriffante, à mi-chemin entre John Woo et Busby Berkeley. Ensemble d’un kitsch hallucinant. Interprètes survoltés.
Dans l'Inde coloniale des années 1920, les destins croisés d’un guerrier à la recherche d'une fillette enlevée par les Anglais et d’un policier chargé d'infiltrer les troupes révolutionnaires. Exécution triomphante d’un scénario abracadabrant. Réalisation ébouriffante, à mi-chemin entre John Woo et Busby Berkeley. Ensemble d’un kitsch hallucinant. Interprètes survoltés.
S’inspirant vaguement de deux personnages historiques (qui ne se sont jamais rencontrés), S.S. Rajamouli signe un film qui est un véritable phénomène, triomphe absolu de la forme (éblouissante) sur le fond (franchement puéril), couronné par la critique new-yorkaise du prix de la meilleure réalisation. Propulsé par une énergie folle, RRR file durant 187 minutes comme un taureau dans un magasin de porcelaine, échantillonnant les oeuvres d’une douzaine de cinéastes, allant de John Woo à Busby Berkeley, et de Cecil B. de Mille à Chuck Jones. Assumant fièrement son kitsch délirant et ses effets pompiers, l'exercice combine innocence narrative et maestria technique, sur une bande sonore aussi omniprésente qu’irrésistible. Parmi les morceaux d’anthologie (il y en a au moins trois par heure), la rencontre épique des deux protagonistes et une séquence de danse à couper le souffle. Mêlant comédie musicale, film de superhéros et saga historique, l’ensemble est dynamisé par l’énergie enthousiaste d’une équipe d’acteurs survoltés. Le résultat est à l’image du titre: rugissant et imprononçable, absurde mais inoubliable.
Texte : Georges Privet